Première entreprise du genre au Maroc, BIODÔME propose des solutions pour transformer les déchets organiques tels que les déchets alimentaires et agricoles en biogaz et en source d’énergie autonome.
« Je voulais m’attaquer à deux problèmes très répandus au Maroc : le manque de solutions de recyclage, notamment pour les déchets organiques, et les difficultés d’accès à l’énergie dans les zones rurales. »
En trouvant un moyen de transformer ses recherches en innovations concrètes, Fatima a réalisé qu’elle pouvait apporter une valeur ajoutée à la vie des gens, et pas seulement rédiger des théories qui resteraient sur des étagères poussiéreuses.
Si l’idée de la transformation des déchets organiques en biogaz n’était pas nouvelle, Fatima y a apporté une touche inédite en concevant un nouveau mélange bactérien qui améliore considérablement la qualité et la rentabilité du biogaz, ce qui lui a permis d’obtenir un brevet au Maroc et dans plusieurs autres pays.
Victime de son caractère innovant, BIODÔME a néanmoins mis du temps à se faire accepter par les clients, notamment les petits agriculteurs qui sont peu habitués à être conseillés par une start-up, et encore moins si elle est dirigée par une femme. Mais, à force de persévérance et croyant fermement à son idée, Fatima a réussi. « Depuis le début, j’étais intimement convaincue qu’il s’agissait d’une technologie prometteuse et viable. »
BIODÔME a bénéficié d’une subvention qui lui a permis de fournir à un petit agriculteur une installation de transformation dans un abattoir, première étape d’un long parcours novateur. « Depuis lors, nous avons élargi notre champ d’action aux grandes entreprises agro-industrielles, aux universités et aux écoles, tout en continuant à servir notre clientèle de base, à savoir les petits agriculteurs. »
C’est donc plus facile désormais ? Pas nécessairement. « Je me considère comme une scientifique qui se bat chaque jour pour être reconnue en tant qu’entrepreneuse. Alors le combat n’est jamais terminé ! », explique Fatima en riant.
Un combat qu’elle mène également en tant que femme dans un domaine dominé par les hommes : « Nous devons toujours faire des efforts supplémentaires pour être prises au sérieux, surtout par rapport à nos pairs masculins. C’est un combat au quotidien, mais nous y sommes habituées. Et nous sommes là pour de bon ! »
Fatima Zahra Beraich a été accompagné dans le cadre du Programme Tech Booster de l’initiative The Next Society financé par l’UE.
THE NEXT SOCIETY est une communauté ouverte d’acteurs du changement, d’entrepreneurs, d’investisseurs, d’entreprises, d’ONG et de pôles d’innovation, de recherche et de développement économique publics et privés d’Europe et de 7 pays méditerranéens, à savoir l’Algérie, l’Égypte, la Jordanie, le Liban, le Maroc, la Palestine et la Tunisie.