Quand les autres enfants rêvaient de devenir médecin ou ingénieur, Rubby Haji Naif était catégorique : elle serait journaliste. Ayant grandi en Syrie avant la guerre civile, la jeune fille ne savait pas trop pourquoi, mais elle voulait être au cœur de l’action. « Je ne savais pas vraiment en quoi consistait le journalisme, mais j’étais attirée par le côté excitant des reportages sur le terrain. Je ne me doutais pas que le journalisme pouvait avoir un impact bien plus important et même changer des vies ».
Après le début de la guerre civile, Rubby est partie à Beyrouth, où elle a obtenu une licence en anthropologie et en sciences politiques. Elle y est tombée amoureuse de l’étude des relations humaines et de ce qui allait devenir le moteur de son futur militantisme : le changement de comportement. « C’est devenu une réponse tellement évidente aux problèmes dont j’étais témoin autour de moi et chez moi, en Syrie. Je crois sincèrement que l’étude de la nature humaine est la clé pour se développer, mieux comprendre le monde et trouver des solutions aux défis de notre époque ».
Désireuse de mettre cette théorie en pratique, la jeune femme s’est inscrite à tous les cours, stages et ateliers qu’elle pouvait trouver. Grâce au programme D-JIL financé par l’UE, elle a participé à un projet de mentorat avec Raseef22, qui lui a permis d’acquérir des outils concrets pour diffuser son message, en mettant l’accent sur le public du monde arabe. « Nous avons eu l’occasion d’apprendre auprès de vrais professionnels, qui nous ont inculqué le sens du journalisme au quotidien. Cela m’a véritablement préparé à un large éventail de secteurs dans les médias et a changé ma vision des choses ».
C’est également à cette occasion que Rubby a découvert le pouvoir du journalisme en matière de transformation sociale. « Il ne s’agissait plus d’être au cœur de l’action, mais de plaider en faveur du changement et de mettre en lumière des problèmes méconnus ». Depuis lors, la jeune femme continue de suivre des cours, approfondissant ses nombreuses compétences pour promouvoir le changement à son échelon. Experte en engagement au Moyen-Orient pour un certain nombre d’organisations étrangères, elle est en train de planifier la création d’une start-up destinée à fournir des conseils aux ONG qui interviennent dans la région.
D-Jil est un programme de quatre ans financé par l’UE qui vise à contribuer à la citoyenneté active et à l’autonomisation des jeunes dans les pays cibles du voisinage méridional en utilisant les médias en ligne comme vecteur.
Pour ce faire, il offre aux jeunes citoyens du monde arabe la possibilité, les ressources et la formation nécessaires pour créer et produire du contenu numérique destiné aux nouvelles générations.
D-JIL propose un mentorat à 20 initiatives portées par des jeunes en Algérie, en Égypte, en Jordanie, au Liban, en Libye, au Maroc, en Palestine, en Syrie et en Tunisie.
D-Jil You22 fellowship programme
Le projet You22, qui fait partie du programme D-JIL, est mené par Raseef22, un réseau de médias arabes libéraux fondé en 2013 dans le but de susciter l’émulation du nouveau citoyen arabe et de créer le sentiment d’un avenir commun entre les citoyens arabes.
Le projet You22 (en référence aux 22 pays de la Ligue arabe) a pour but d’identifier, de sélectionner et de former 20 à 30 jeunes journalistes ou créateurs de contenu de la région MENA, qui auront ensuite la possibilité de rejoindre l’équipe du site Raseef22.