Pour commencer par une note positive, nous devons saluer le cessez-le-feu au Liban. Il faut désormais le respecter scrupuleusement pour nous permettre de nous recentrer sur la situation à Gaza et de rechercher un cessez-le-feu à Gaza.
Au début, il s’agissait d’un cessez-le-feu dans les deux endroits. Ensuite, dans l’un des deux. Ce n’est pas une solution définitive. Je reviens du Liban, et au moins ce soir, plus personne n’ira dans les hôpitaux à Beyrouth. Au moins ce soir, il n’y aura plus de bombardements, et plus personne n’aura besoin d’aller à l’hôpital. J’ai visité certains hôpitaux et je peux vous dire que ce que j’ai vu n’est pas facile à voir.
Je suis ravi parce que le nombre de personnes présentes aujourd’hui montre qu’il existe une volonté de faire fonctionner l’Alliance mondiale [pour la mise en œuvre de la solution à deux États]. Je vous remercie d’être là. Avant que nous discutions de la solution à deux États, permettez-moi de m’arrêter un instant pour réfléchir à l’immensité de ces souffrances si près de nous.
J’ai eu une longue discussion, et vous en aurez une également, avec le responsable humanitaire des Nations Unies en Jordanie [Muhannad Hadi], qui est resté avec moi tout un après-midi. C’est une chose que vous devriez faire rapidement, chère Hadja [Lahbib]. Il m’a expliqué en détail ce qui se passe là-bas. Comment ne pas voir, comment ne pas admettre que les lois humanitaires fondamentales sont systématiquement violées ? Ce responsable des Nations Unies vous dira aussi que tout ce qui entre à Gaza est pillé. Et si des policiers arrivent par hasard, ils sont abattus. Deux millions de personnes sont poussées du Nord au Sud, du Sud au Nord. Elles manquent de tout.
Et depuis quelques jours, lundi exactement, les Nations Unies n’ont pas été en mesure de fournir une assistance parce qu’il n’y a plus de carburant et plus de nourriture pour maintenir ces personnes en vie. Nous devons nous attaquer au conflit sous-jacent. Pour cela, il faut un cessez-le-feu, [c’est la] première étape.
L’étape suivante consistera à chercher des solutions politiques à l’occupation. Cela a toujours été ma conviction et ce à quoi nous avons travaillé. La paix a été une priorité dès le début de mon mandat. Je dois dire que je reviens sans grand succès. La situation actuelle est bien pire que celle des cinq dernières années. Au cours de ces années, nous avons construit une relation solide avec nos partenaires épris de paix, ce qui a également jeté les bases de cette Alliance mondiale.
En essayant de résoudre le conflit au Moyen-Orient, celui-ci n’est pas devenu plus facile. Il est devenu de plus en plus difficile. Regardons la réalité en face. Le coût de l’absence de paix est devenu exorbitant. Ce conflit doit être résolu. Aucun autre différend territorial ne suscite autant d’émotions et de polarisation à travers le monde, et en particulier dans nos sociétés européennes, que ce conflit. Aucun conflit international ne provoque autant de souffrances humaines que celles que nous voyons aujourd’hui à Gaza.