6 novembre 2024, New York – Déclaration faite au nom de l’Union européenne par M. Stavros Lambrinidis, ambassadeur et chef de la délégation de l’Union européenne auprès des Nations Unies, lors de la 79e session de la réunion plénière informelle de l’Assemblée générale des Nations Unies avant un exposé de M. Philippe Lazzarini, commissaire général de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), sur la situation de l’Office. 

L’UE déplore le nombre inacceptable de victimes civiles à Gaza et en Cisjordanie, en particulier de femmes et d’enfants, ainsi que les niveaux de faim catastrophiques et le risque imminent de famine. Alors que l’aide humanitaire entrant dans la région est à son niveau le plus bas depuis le début de cette crise, permettez-moi de réaffirmer l’urgence d’un accès complet, rapide, sûr et sans entrave à l’aide humanitaire à grande échelle en veillant à ce que les travailleurs humanitaires puissent travailler en toute sécurité et efficacement. 

Dans ce contexte épouvantable, l’UNRWA joue un rôle crucial dans la réponse humanitaire en apportant une aide vitale à une population confrontée à des besoins critiques et immenses. Au cours des 13 derniers mois, 233 membres du personnel de l’UNRWA ont été tués et plus de 200 locaux de l’Office ont été endommagés ou détruits. Ces incidents soulignent la nécessité urgente de renforcer la protection des travailleurs humanitaires, de leurs locaux et de leurs biens. Nous appelons toutes les parties à respecter les obligations qui leur incombent en vertu du droit international, y compris du droit international humanitaire.  

À la lumière des récentes décisions de la Knesset, l’UE condamne toute tentative d’abroger l’accord de 1967 entre Israël et l’UNRWA ou d’entraver de toute autre manière la capacité de l’Office à exercer son mandat adopté par l’Assemblée générale des Nations Unies en 1949 et renouvelé depuis lors. Si elles sont appliquées, ces lois auront de graves conséquences étant donné qu’elles mettront fin à toutes les activités de l’UNRWA en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est, qu’elles empêcheront de facto les opérations vitales de l’UNRWA à Gaza, qu’elles entraveront la fourniture par l’UNRWA de services de santé, d’éducation et sociaux tant en Cisjordanie qu’à Gaza, et qu’elles révoqueront les privilèges et immunités diplomatiques de l’UNRWA en Israël. Cela serait catastrophique pour la réponse humanitaire à Gaza. Comme l’ont souligné tous les responsables du Comité permanent interorganisations et le secrétaire général : rien ne peut remplacer l’UNRWA.