De notre côté, nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour soutenir ces objectifs et garantir une transition réussie. C’est pour cela que nous sommes réunis ici aujourd’hui. Nous voulons que le peuple syrien sache que nous serons à ses côtés à chaque étape du chemin. Et c’est pourquoi il est si important que, pour la première fois, nous soyons rejoints par le ministre al-Shaibani. Dans le passé, nous avons toujours agi pour la Syrie et pour les Syriens. Mais aujourd’hui, nous pouvons enfin agir avec la Syrie. Cela donne un tout nouveau sens à notre Conférence de Bruxelles.

Nous aimerions vous entendre sur les besoins de votre peuple, ainsi que sur vos projets de reconstruction des institutions étatiques. À chaque pas que vous ferez vers une transition politique inclusive, nous serons prêts à avancer avec vous. L’Europe est prête à faire sa part. Et c’est là-dessus que je souhaite me concentrer.

Depuis le début du conflit, nous avons fourni plus de 37 milliards d’euros en soutien aux Syriens. Maintenant que le régime d’Assad est tombé, ce soutien est plus crucial que jamais. Selon le HCR, 1,5 million de Syriens pourraient retourner dans leur pays dès cette année. Et deux millions de personnes supplémentaires, actuellement déplacées à l’intérieur de la Syrie, pourraient potentiellement rentrer chez elles. Aujourd’hui, nous travaillons avec les pays hôtes et les agences des Nations Unies pour les accompagner dans ce processus.

Les services de base doivent être rétablis. L’électricité n’est disponible que quelques heures par jour. L’eau potable est insuffisante. Les enfants syriens doivent pouvoir retourner à l’école. Tout cela est essentiel pour reconstruire une vie normale et digne. Les Syriens ont besoin d’un soutien accru – qu’ils soient encore à l’étranger ou qu’ils choisissent de rentrer chez eux. C’est pourquoi aujourd’hui, l’Union européenne augmente son engagement financier envers les Syriens – dans le pays et dans la région – pour atteindre près de 2,5 milliards d’euros pour 2025 et 2026. Et nous appelons tous ceux qui sont présents aujourd’hui à faire de même. Car en cette période décisive, le peuple syrien a plus que jamais besoin de nous.

Mais alors que nous répondons aux besoins immédiats des Syriens, nous devons aussi commencer à envisager l’avenir du pays. C’est mon deuxième point. Il faut reconstruire des villes entières et relancer toute une économie. C’est pourquoi nous avons suspendu nos sanctions sur certains secteurs économiques clés, notamment l’énergie, les transports et les transactions financières qui leur sont liées. Et nous sommes prêts à aller plus loin pour attirer les investissements nécessaires à la reconstruction, à mesure que la transition politique progresse vers un gouvernement crédible, inclusif et non sectaire. Tant que les avancées se poursuivent, nous sommes également disposés à renforcer notre soutien à la relance et à la reconstruction – en collaboration avec nos partenaires régionaux et internationaux. La Syrie était autrefois l’une des puissances économiques du Moyen-Orient. Et nous voulons être partenaires de la relance et de la croissance d’une nouvelle Syrie.

Dans l’ancienne Syrie, un dictateur concentrait tout le pouvoir politique et économique. Mais dans la nouvelle Syrie, le pouvoir peut enfin retourner là où il doit être : entre les mains du peuple syrien. Et c’est le troisième point sur lequel nous pouvons être utiles.

Ici, aux Conférences de Bruxelles, nous avons toujours accueilli des représentants de la société civile syrienne – venus de l’intérieur du pays ou de l’exil. Certains ont été bannis par le régime Assad à cause de leurs idées. Mais aujourd’hui, ils peuvent enfin se faire entendre.

Je suis fière d’annoncer que cette année, nous prévoyons d’organiser le dialogue de la société civile de la Conférence de Bruxelles à Damas. Parce que tous les Syriens méritent de pouvoir prendre leur avenir en main.