Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les membres du Parlement européen,
Le 27 novembre, il y a exactement trente ans, alors que retentissent les douze coups de midi.
Les cloches des églises carillonnent. Les sirènes se mettent à hurler. Et les travailleurs déposent leurs outils. Les usines, les mines et les magasins se vident tandis que les rues, noires de monde, accueillent des scènes de danse et d’espoir.
Cette grève générale, historique, d’une durée de deux heures, organisée au beau milieu de la Révolution de velours a vu des milliers de personnes, de Prague à Bratislava, prendre part à une magnifique vague pacifique de liberté, de courage et d’unité.
À mes yeux, ces deux heures constituent l’essence même de ce que l’Union européenne a toujours représenté.
Il n’est pas seulement question de partis et de politiques, de règles ou de réglementations, de marchés ou de monnaies.
Ce dont il s’agit en fin de compte – et par-dessus tout –, c’est d’un peuple et de ses aspirations.
Ce dont il est question, ce sont des citoyens qui luttent ensemble. Pour leur liberté, pour leurs valeurs, pour un avenir meilleur, tout simplement.
Je souhaiterais partager avec vous une citation du grand Václav Havel — l’un des héros de 1989 — qui est pour moi une source d’inspiration lorsque j’envisage l’avenir. Il a déclaré:
«Œuvrons à faire avancer une cause parce qu’elle est juste, et non uniquement parce qu’elle a une chance d’aboutir».
J’ai choisi cette citation car au cours des cinq prochaines années, notre Union tout entière s’engagera dans un processus de transformation qui affectera toutes les composantes de notre société et de notre économie.
Et si nous nous engageons dans ce processus, c’est parce que c’est la bonne décision à prendre, et non parce que ce sera facile.
Nous oublions parfois que nos plus grands succès ont toujours été le fruit de notre audace.
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