L’UE constitue le plus grand donateur international pour les territoires palestiniens, et le développement en matière du capital humain est un domaine clé du soutien international. Dans ce contexte, l’EFF travaille, en étroite collaboration avec le Bureau du représentant de l’Union européenne à Jérusalem, à encourager le dialogue politique UE-Palestine et à fournir une assistance aux projets internationaux et aux initiatives gouvernementales. De plus, l’EFF participe aux groupes de travail de programmation conjointe des donateurs de l’UE dans le pays, travaillant en particulier avec GiZ (Agence de coopération allemande pour le développement), ENABEL (Agence belge de développement) et DVV International.
Selon la dernière analyse par pays de l’EFF sur l’évolution de l’éducation, de la formation et de l’emploi, « le système d’enseignement et de formation professionnels (EFP) en Palestine est performant en ce qui concerne la transmission des qualifications et des compétences de base aux jeunes et aux adultes, et s’aligne sur la transition vers des sociétés vertes et numériques. Toutefois, il reste un défi important à relever : combler le fossé entre le système d’EFP et le marché du travail ». Si le taux de chômage, l’inadéquation des compétences, l’économie informelle et les disparités entre les sexes sont similaires à ceux d’autres pays de la région, les territoires palestiniens sont à bien des égards uniques. À titre d’exemple, un récent rapport de l’EFF sur l’économie des plateformes dans le sud de la Méditerranée a révélé que ce type d’arrangement de travail est particulièrement pertinent en Palestine. En raison des difficultés inhérentes à la mobilité, il peut représenter un levier important pour favoriser une dynamique d’employabilité alimentée par le numérique.
« Travailler avec la Palestine est certainement un défi, en raison de problèmes socio-économiques urgents tels qu’un taux de chômage élevé et l’instabilité politique, la fragmentation des systèmes de développement des compétences du pays et la forte dépendance à l’égard du financement des donateurs », déclare Fabio Nascimbeni, agent de liaison de l’EFF pour la Palestine*. « Dans le même temps, la volonté d’améliorer l’éducation et de doter les jeunes et les adultes de compétences pour de meilleures opportunités d’emploi dans la société, et surtout l’incroyable résilience des parties prenantes palestiniennes, rendent le travail dans le pays extrêmement gratifiant et motivant ».
La création, en 2021, de la National TVET Commission (NTC), une organisation gouvernementale chargée de superviser la stratégie palestinienne en matière d’enseignement et de formation techniques et professionnels, d’identifier les compétences demandées et de contribuer à la création d’un marché du travail complet et d’un système d’information sur les compétences, a constitué une étape importante pour résoudre le problème de la fragmentation du système d’enseignement et de formation techniques et professionnels (EFTP).
La Palestine a toujours été au centre des efforts internationaux de développement. « Les donateurs internationaux et européens jouent un rôle crucial dans les secteurs de l’éducation, de la formation et de l’emploi en Palestine. Ils ont contribué à fournir des ressources financières, une assistance technique et un soutien politique qui ont permis des améliorations et des innovations pertinentes et significatives », déclare Fatema Ghadieh-Asfour, responsable du programme DoTVET pour la GIZ Palestine.
En partenariat avec la GIZ, l’EFF soutient les efforts du gouvernement palestinien pour développer un cadre national de qualifications (CNQ). « Le CNQ en Palestine normalisera les qualifications en définissant des résultats d’apprentissage spécifiques pour chaque niveau d’éducation, garantissant ainsi la cohérence et la qualité des programmes d’EFTP », explique Enas Sawi, spécialiste de l’EFTP et du marché du travail dans le cadre du programme DoTVET de la GIZ Palestine.
L’EFF soutient également, principalement en collaboration avec l’ENABEL, l’employabilité. La question de l’emploi des jeunes en Palestine se pose avec acuité : des données récentes du Bureau central palestinien des statistiques font état de taux de chômage alarmants, avec notamment une forte hausse de 74 % à Gaza et de 29 % en Cisjordanie, pour atteindre un taux de chômage global de 46 % en Palestine d’ici à la fin de 2023.