Monsieur le président, excellences,

Cela fait plus de six mois que la guerre a commencé à Gaza après les attaques terroristes du Hamas, que nous continuons à condamner avec la plus grande fermeté. C’est un moment décisif pour le Moyen-Orient. Hier, nous avons tenu la réunion avec les pays du Golfe [Forum de haut niveau UE-CCG sur la sécurité et la coopération régionales] et cette question figurait en tête de notre ordre du jour.

Les récentes frappes iraniennes contre Israël constituent également une escalade évidente, mais nous ne devons pas non plus oublier la gravité des souffrances humaines à Gaza. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : plus de 34 000 personnes tuées, principalement des civils, des femmes et des enfants, deux fois plus de blessés, 75 % de la population déplacée et au bord de la famine. Et nous savons que des dizaines d’enfants sont déjà morts de faim.

Les villes de la bande de Gaza ont été plus détruites que les villes allemandes pendant la Seconde Guerre mondiale – imaginez la comparaison.

Une évaluation provisoire des dommages réalisée récemment par la Banque mondiale et les Nations Unies, avec l’appui financier de l’Union européenne, a estimé les dommages directs à environ 19 milliards de dollars. C’est ce que coûterait la reconstruction des infrastructures de Gaza. C’était [la situation] à la fin du mois de janvier 2024, alors imaginez aujourd’hui, [elle est] encore pire. Je peux dire que plus de 60 % des infrastructures physiques ont été endommagées et 35 % entièrement détruites.

Selon les Nations Unies, au moins 249 travailleurs humanitaires – je parle de travailleurs humanitaires – ont été tués depuis le 7 octobre. Parmi eux figuraient 181 membres du personnel des Nations Unies. Je pense que nous devons rendre hommage à toutes les agences d’aide, y compris l’UNRWA, qui, à elle seule, a perdu 178 employés.

À cela s ‘ajoutent les frappes israéliennes contre le convoi de l’organisation World Central Kitchen qui ont tué sept travailleurs humanitaires, alors qu’ils acheminaient de l’aide aux personnes les plus vulnérables à Gaza.

Toutefois, gardez à l’esprit que nous avons été très émus par la mort de ces sept personnes, mais qu’avant elles, il y en a eu 249 autres qui ont été tuées et que nous n’avons peut-être pas été aussi émus. Dans le monde entier, les gens disent : « Oui, c’est terrible. Ces sept travailleurs humanitaires méritent tous notre hommage, mais il ne faut pas oublier qu’il y en a eu 249 autres ». […]