Partout dans le monde, de plus en plus de personnes s’enfoncent dans les crises humanitaires en raison de conflits nouveaux et en cours et des conséquences de l’urgence climatique et écologique. Si les personnes ayant besoin d’une aide humanitaire formaient un pays, il s’agirait du troisième plus grand au monde. Et ce pays qui n’en est pas un mais qui souffre connaît une croissance exponentielle, en hausse de 30 % par rapport au début de l’année 2022. Aujourd’hui plus que jamais, les populations touchées par les crises ont besoin d’une aide humanitaire.

C’est pourquoi, à l’occasion de la Journée mondiale de l’aide humanitaire, nous rendons hommage aux travailleurs humanitaires en première ligne qui risquent leur vie pour en sauver d’autres et réduire la souffrance humaine, et nous honorons la mémoire de ceux qui ont péri au service d’autrui.

Cela fait 20 ans cet été qu’a eu lieu l’attentat à la bombe dévastateur contre le siège des Nations Unies à Bagdad, qui a tué 22 personnes, principalement des travailleurs humanitaires. Malheureusement, le paysage des risques n’a fait que s’aggraver depuis lors. Aujourd’hui, les travailleurs humanitaires dans le monde entier sont plus menacés que jamais. Cette année, à ce jour, les attaques contre des travailleurs humanitaires ont entraîné la mort de 62 d’entre eux, alors que 33 ont été enlevés et 82 blessés. Ces actes sont inacceptables et ne doivent pas être tolérés.

La protection des civils, notamment des travailleurs humanitaires, ainsi que du personnel médical, est une obligation au titre du droit humanitaire international qui doit être respectée, y compris en ce qui concerne la garantie d’un accès sans entrave à l’aide humanitaire.

La guerre d’agression menée par la Russie contre l’Ukraine a entraîné une crise mondiale de l’énergie et de la sécurité alimentaire, provoquant une aggravation de la situation humanitaire dans le monde entier. Nous avons également assisté à l’éclatement de nouveaux conflits, tels que les combats dévastateurs au Soudan et les coups d’État militaires au Sahel qui aggravent la situation générale sur le terrain. Pour ne rien arranger, la décision de la Russie de mettre fin à l’initiative céréalière de la mer Noire, suivie d’une augmentation des attaques contre les ports ukrainiens de la mer Noire et du Danube, perturbant les livraisons de céréales dans le monde entier, plongera d’innombrables communautés dans l’insécurité alimentaire, comme en Afghanistan, à Djibouti, en Éthiopie, au Kenya, en Somalie, au Soudan ou au Yémen.

Face à ces menaces qui perdurent, nous poursuivons nos efforts pour combler l’écart qui se creuse entre les besoins et les fonds disponibles. L’UE figure parmi les principaux donateurs d’aide humanitaire au niveau mondial et invite la communauté internationale des donateurs à renforcer ses engagements.

Ensemble, nous pouvons aider les personnes piégées dans les crises humanitaires. Et nous pouvons protéger les travailleurs humanitaires sur le terrain qui apportent le soutien et l’espoir dont ces personnes ont désespérément besoin.