La crise des eaux usées au Liban nécessite des solutions locales : un nouveau document d’orientation plaide en faveur de systèmes décentralisés

Juin 20, 2025
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Un nouveau document d’orientation, élaboré dans le cadre du programme « De l’innovation à la création », géré par SPARK et mis en œuvre avec des partenaires locaux au Liban, présente les systèmes décentralisés de traitement des eaux usées comme une solution réaliste et évolutive. Financé par l’Union européenne, ce programme soutient l’innovation dans la région en renforçant les écosystèmes locaux et les approches entrepreneuriales. L’accent est mis sur DEWATS : des systèmes plus petits et rentables, bien mieux adaptés à la fragmentation des infrastructures, à la géographie rurale et aux défis énergétiques et financiers persistants du Liban.

 

Ces systèmes sont déjà mis en œuvre avec succès. Dans la ville de Bcharré, une station d’épuration à roseaux est en service depuis 2013 et traite les eaux usées domestiques de 40 ménages avec un minimum d’entretien et sans électricité. Autre exemple : le système BiomWeb installé par l’entreprise libanaise Mrüna dans la municipalité de Miziara. Il traite 12 000 litres d’eaux usées par jour pour un quartier isolé proche d’une réserve naturelle et ne nécessite qu’un entretien local de base. « Ce document propose une approche différente. Les systèmes décentralisés de traitement des eaux usées sont plus petits, plus abordables et plus faciles à entretenir », explique Rita Al Jahjah, l’une des contributrices. « Nos recommandations s’appuient sur la recherche, l’expertise locale et des groupes de discussion avec les parties prenantes afin de garantir la pertinence des informations et la faisabilité. »

 

Ce document d’orientation ne se contente pas de mettre en avant les options techniques. Il fournit également une feuille de route complète des mesures politiques et d’investissement visant à soutenir l’adoption de systèmes décentralisés au Liban. Celles-ci incluent des réformes réglementaires visant à simplifier les procédures d’autorisation, à rendre les appels d’offres plus accessibles aux petites entreprises de traitement des eaux usées, à créer des partenariats entre les prestataires privés et les universités, et à mettre en place un financement basé sur les résultats pour garantir la pérennité des systèmes. Le document souligne également le potentiel des modèles économiques circulaires, permettant la réutilisation des eaux usées et des boues traitées en agriculture. Ce modèle de réutilisation améliorerait la durabilité et créerait des opportunités de recouvrement des coûts, actuellement absentes du secteur libanais des eaux usées, sous-financé.

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Pays couverts :

  • Liban