La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) prévoit une croissance de 3,1 % dans ses régions en 2025, avant de s’accélérer à 3,3 % en 2026, selon son dernier rapport « Perspectives économiques régionales ». Intitulé « Sous pression », ce nouveau rapport reflète les tensions auxquelles sont confrontées les économies de la Banque, notamment la persistance des tensions géopolitiques mondiales, la concurrence accrue de la Chine sur les marchés d’exportation et une marge de manœuvre budgétaire restreinte.
Les prévisions font état d’une révision à la hausse de 0,1 point de pourcentage pour 2025 par rapport aux perspectives de mai 2025, et d’une révision à la baisse de 0,1 point de pourcentage pour 2026. Si les révisions globales sont modestes, elles témoignent d’une divergence croissante des trajectoires de croissance entre l’Europe émergente – où les révisions à la baisse reflètent la faiblesse de la demande extérieure, la nécessité d’un assainissement budgétaire et l’impact de la hausse des droits de douane imposée par les États-Unis – et le reste des régions de la BERD.
« Nos régions, y compris les nouvelles économies, s’adaptent à un monde caractérisé par une marge de manœuvre budgétaire plus restreinte, une incertitude accrue en matière de politique commerciale et une concurrence mondiale plus intense », a commenté Beata Javorcik, économiste en chef de la BERD. « Si les perspectives de croissance restent globalement stables, la divergence entre l’Europe émergente et les autres régions souligne l’importance de politiques susceptibles de renforcer la résilience. La gestion du fardeau de la dette, la préservation des investissements et la recherche d’opportunités dans les nouvelles chaînes d’approvisionnement mondiales seront essentielles pour alléger les pressions et maintenir la dynamique. »
L’augmentation des droits de douane américains influence également les perspectives. Le droit de douane effectif moyen appliqué par les États-Unis aux importations en provenance des régions de la BERD est passé de 1,4 % au premier semestre 2024 à 4 % au premier semestre 2025. Par conséquent, les importations américaines en provenance de Jordanie, de Slovénie et de Tunisie ont diminué, tandis que celles en provenance de Hongrie et du Kazakhstan ont augmenté, tout comme les importations américaines d’ordinateurs, de téléphones, de machines et d’or, ce qui reflète probablement la concentration des importations en amont des futures hausses tarifaires. Le rapport met également en garde contre des vulnérabilités budgétaires persistantes. Plusieurs économies des régions couvertes par la BERD continuent de faire face à une dette publique élevée et à des charges d’intérêts publiques élevées en proportion du produit intérieur brut (PIB), notamment l’Égypte, la Jordanie et l’Ukraine, ainsi que le Ghana, le Kenya et le Sénégal.
Projections de croissance régionale pour le sud et l’est de la Méditerranée (incluant désormais l’Irak) : La croissance régionale est projetée à 3,7 % en 2025 et à 3,2 % en 2026.
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