Si tout le monde connaît Nelson Mandela, peu de personnes connaissent les « règles Nelson Mandela » concernant les normes optimales appliquées pour les personnes emprisonnées dans le monde entier, du moins par les pays et les institutions qui respectent les droits de l’homme et l’État de droit. Les règles Nelson Mandela impliquent une obligation de traiter tous les prisonniers dans le respect de leur dignité et de leur valeur en tant qu’êtres humains, et d’interdire la torture et les autres formes de mauvais traitements.
La mission EUPOL COPPS soutient le département des centres de correction et de réinsertion (DCCR) de la police civile palestinienne afin de renforcer ses capacités et d’aligner ses opérations sur les normes internationales au moyen d’activités de mentorat lorsque cela est possible. En d’autres termes, le travail de la mission encourage également l’application des règles Nelson Mandela.
Afin de planifier et de mettre en œuvre les prochaines activités avec le Centre de correction et de réinsertion de Jéricho au moyen d’une approche fondée sur les besoins, les conseillers pénitentiaires qui ont rejoint la mission EUPOL COPPS ces dernières semaines ont rencontré leurs homologues palestiniens à Jéricho, quelques jours avant la célébration de la Journée internationale Nelson Mandela.
« Nous accordons une grande importance à la réinsertion des détenus. En fait, ils sont nombreux ici à avoir la possibilité d’étudier, d’obtenir un diplôme et d’acquérir des compétences pour s’intégrer dans la société, une fois libérés », a expliqué en quelques mots le colonel Hatem Ajaj, adjoint du directeur du département des centres de correction et de réinsertion, lors d’un entretien avec les conseillers d’EUPOL COPPS à Jéricho. Le directeur du Centre de correction et de réinsertion de Jéricho, le colonel et juriste Raed Al-Rimawi, a également rencontré les conseillers d’EUPOL COPPS et leur a fait visiter, avec ses collègues, toutes les installations. Les murs des bureaux de la direction sont ornés de mosaïques, de broderies et d’autres objets fabriqués par les détenus, hommes et femmes. Ces objets sont également exposés dans des espaces prévus à cet effet dans le centre, qui a été construit en 2011 grâce à des fonds européens, notamment des Pays-Bas.
Les responsables du DCCR ont expliqué à l’équipe d’EUPOL COPPS que les objets peuvent être vendus pour que les détenus puissent avoir un revenu et aider leur famille. Les autres productions, par exemple les pâtisseries, peuvent aussi être vendues au public ou dans des communes, comme ce fut le cas récemment à Naplouse.
L’aspect important est que les détenus qui purgent une peine dans les institutions palestiniennes de correction et de réinsertion ont la possibilité d’étudier, y compris à l’Université ouverte Al Quds. Certains ont obtenu un diplôme. Cette année, 40 détenus ont également passé l’examen du gouvernement palestinien, l’enseignement secondaire permettant d’accéder à l’université. Ils attendent maintenant les résultats.
Au cours de la visite de l’établissement, les conseillers d’EUPOL COPPS ont également rencontré plusieurs femmes occupant divers postes d’officiers, notamment dans l’encadrement intermédiaire.
Comme l’ont expliqué les officiers, le DCCR palestinien a adopté une approche sociale et humanitaire et favorise un environnement sûr pour les personnes purgeant une peine. À cette fin, la coopération avec EUPOL COPPS dans le cadre de programmes, d’ateliers, de visites d’étude et d’autres interactions est nécessaire et bienvenue.
Des programmes de suivi après la période de détention sont actuellement mis en œuvre à Jéricho par le DCCR avec d’autres institutions civiles palestiniennes.
La mission EUPOL COPPS s’efforce de soutenir ses homologues palestiniens travaillant dans les domaines de la sécurité et de l’État de droit.