Le trafic d’êtres humains était le thème du premier Echange Euromed Police qui s’est tenu en Italie le mois dernier, avec la participation d’officiers de police de sept pays méditerranéens qui ont passé une semaine en compagnie de leurs collègues italiens pour s’enrichir de leur expérience sur cette problématique.
Depuis son lancement, le Projet financé par l’UE Euromed Police a identifié différentes aires de priorité qui ont été fixées dans la Stratégie Euromed Police. Le trafic d’êtres humains (THB) à des fins d’exploitation comme main d’œuvre ou de prostitution, en lien avec l’immigration irrégulière soutenue par les réseaux criminels constitue ainsi un domaine prioritaire.
Durant cette semaine, des officiers de police des pays partenaires sud ont travaillé de concert avec des experts italiens opérationnels dans le domaine de la migration et du trafic d’êtres humains. En toile de fond, la crise migratoire qui affecte les pays des deux rives de la mer méditerranée, l’Italie demeurant une destination prisée des migrants.
Les services de police italiens ont déployé des moyens humains et matériels conséquents afin de contribuer au succès de cette action, qui a vu l’intervention des services compétents de la Guardia Di Finanza, de la Polizia di Stato et des Carabinieri, coordonnés par l’unité nationale CEPOL. Ce large panel d’expertise a permis aux participants d’appréhender les différents aspects des investigations en matière de THB, tandis que la présence d’acteurs internationaux tels que Frontex, Europol, l’IOM ou l’UNHCR a illustré – si besoin était – l’acuité régionale de cette aire de priorité pour Euromed Police.
Ces derniers jours, les experts d’Euromed Police furent notamment déployés au Centre de Commandement Opérationnel Air et Mer de Pratica Di Mare, un aéroport militaire hébergeant le centre de coordination de Frontex, ou encore à l’aéroport de Fiumicino. A la lumière de l’expérience italienne, ils ont également échangé sur des sujets tels que le contrôle frontalier de documents et la fraude documentaire, les cyber-enquêtes ou le recouvrement des avoirs. Différentes dimensions du travail policier sur ces matières ont été couvertes, notamment les techniques d’investigation, la recherche de renseignement et de preuves et l’analyse criminelle dans le contexte particulier du trafic d’êtres humains.
Les différentes sessions de travail furent le théâtre d’échanges intenses, parfois passionnés entre officiers de police qui font l’expérience dans leur travail quotidien des effets de la crise migratoire.
Le résultat immédiat de ces échanges prendra la forme d’une contribution à la Base de Connaissance Euromed, via un manuel d’enquêtes sur le trafic d’être humains et l’immigration irrégulière.
L’objectif du projet Euromed Police IV, qui s’étend de 2016 à 2020, est d’accroître la sécurité des citoyens dans l’ensemble de la zone euro-méditerranéenne grâce au renforcement de la coopération sur les questions de sécurité entre les pays partenaires du sud de la Méditerranée, ainsi qu’entre ces pays et les États membres de l’Union européenne. Il s’appuie sur les réalisations de la phase précédente du projet. Son budget s’élève à 5 millions d’euros.
Pour en savoir plus
Euromed Police site internet