L’envoyé spécial des Nations Unies en Syrie s’adresse aux députés européens : « Je suis incapable de dire combien de temps encore la partie orientale d’Alep continuera d’exister »

Décembre 1, 2016
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 L’envoyé spécial des Nations Unies en Syrie, Staffan de Mistura, a averti les députés européens que la partie orientale assiégée d’Alep pourrait disparaître d’ici Noël. Dans un entretien tenu après sa réunion de mardi avec la commission des affaires étrangères et du développement du Parlement, l’envoyé des Nations Unies a insisté sur la nécessité de trouver une solution politique.

 
« Nous avons besoin d’une pression internationale pour assurer la fin des bombardements. En toute honnêteté, nous ne disposons pas de preuve que la Russie bombarde Alep-Est. Par contre, l’armée de l’air syrienne le fait. Je suis incapable de dire combien de temps encore la partie orientale d’Alep continuera d’exister. D’ici Noël, elle sera peut-être contrôlée par le gouvernement et nous assisterons à des dégâts importants. L’aide humanitaire doit accéder à cette partie de la ville avant que cela ne se produise », a-t-il déclaré.
 
À la question de savoir quels sont les espoirs qu’une solution politique durable aboutisse, M. de Mistura a répondu : « Compte tenu du contexte géopolitique, nous n’avons pratiquement jamais assisté à un conflit impliquant un si grand nombre d’acteurs, à la fois à l’échelle régionale et internationale, et de groupes de combat et Daesh. Cela ne signifie pas pour autant qu’aucune solution ne soit possible. Nous disposons d’une feuille de route, la résolution 2254, qu’il faut appliquer. Il n’est jamais trop tard. Dans tous les cas, il n’y aura pas de résultat militaire stable sans solution politique. »
 
En ce qui concerne le rôle de l’UE dans la reconstruction après le conflit et la réconciliation en Syrie, l’envoyé de l’ONU a souligné que la crise syrienne touche en premier lieu l’Europe. « L’Europe doit montrer la voie et soutenir les actions des Nations Unies, comme le fait Federica Mogherini. L’Union européenne peut également faire beaucoup en matière de médiation avec l’Iran, l’Arabie saoudite et d’autres acteurs régionaux. Pourtant, la question la plus importante est celle de la reconstruction. Aucune autre institution n’est prête à contribuer à ce point à la reconstruction de la Syrie. Encore une fois, une solution politique crédible et inclusive est nécessaire, pas simplement une défaite ou une victoire.
 
Pour en savoir plus
 
 
 
 
 
 
Aide humanitaire et protection civile de la Commission européenne – Fiche d’information sur la crise syrienne
 
 
Photo: © Union européenne 2016 
 
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