A l’occasion de son discours annuel sur l’état de l’Union, le président Jean-Claude Juncker a proposé une nouvelle «alliance Afrique-Europe pour des emplois et des investissements durables», qui doit permettre de canaliser l’investissement là où il est le plus utile, à savoir vers les compétences et la création d’emplois. Cela suppose un modèle de gouvernance plus efficace et une collaboration accrue entre les acteurs multilatéraux et nationaux du développement en Europe. C’est pourquoi la Commission européenne propose aujourd’hui plusieurs solutions face aux défis et aux opportunités d’investissement qui se présentent en Afrique, dans le voisinage de l’Union et dans le reste du monde. Elle appelle notamment au lancement d’initiatives communes entre les acteurs multilatéraux et nationaux du développement et à la mise en place d’une architecture financière européenne renforcée qui soit à la hauteur des ambitions de l’instrument de voisinage, de développement et de coopération internationale dont elle vient de proposer la création.
La Commission a recensé les domaines où une collaboration plus étroite pourrait être instaurée entre la Banque européenne d’investissement (BEI) en tant que banque de l’UE, la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) et les acteurs nationaux et régionaux du développement, afin de mettre à profit l’expérience et l’expertise de chacun tout en préservant la diversité du marché. Il conviendrait d’utiliser les structures déjà existantes, plutôt que d’en créer de nouvelles, et de mettre l’accent sur l’obtention de synergies et sur une coopération plus efficace. Il est possible d’y parvenir, par exemple, grâce à une spécialisation régionale et thématique adaptée des différentes institutions financières partenaires existantes, ou au moyen d’initiatives conjointes.
La Commission réunira en octobre 2018 tous les acteurs concernés, à savoir les États membres, les institutions de financement du développement et les autres parties prenantes, afin de mettre en œuvre le plus rapidement possible les mesures présentées aujourd’hui. Cela ne préjuge pas des négociations en cours sur le futur instrument de voisinage, de développement et de coopération internationale, dont la Commission a proposé la création en juin 2018 et qui serait financé à hauteur de 89,2 milliards d’euros par le budget de l’UE. Cet instrument, qui s’articulera autour de trois axes – géographique, thématique et intervention rapide – se concentrera sur des défis mondiaux tels que les droits de l’homme, l’égalité des sexes, le changement climatique, les migrations et la prévention des conflits. La proposition recense les modalités d’intervention financière les mieux adaptées aux différents contextes (subventions, instruments financiers et garanties, ou combinaison des trois). Elle reprend le modèle du plan d’investissement extérieur et augmente les capacités du Fonds européen pour le développement durable, ce qui se traduira par une nouvelle garantie pour l’action extérieure pouvant atteindre 60 milliards d’euros. Elle est actuellement négociée par le Parlement européen et les États membres dans le cadre du Conseil.
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Jean-Claude Juncker a également présenté trois nouvelles propositions ambitieuses visant à garantir une solidarité totale de l’Union dans le domaine des migrations et une meilleure protection des frontières extérieures de l’Europe. Ces trois nouvelles initiatives, présentées une semaine avant la réunion informelle de Salzbourg, constituent une contribution concrète aux discussions que les dirigeants de l’Union devraient mener sur les migrations. Elles ont pour but de favoriser un compromis global sur la réforme en cours du régime d’asile de l’Union. Les propositions présentées aujourd’hui définissent un nouveau degré d’ambition pour le corps européen de garde-frontières et de garde-côtes et l’agence de l’Union européenne pour l’asile, dont le renforcement doit permettre aux États membres de bénéficier à tout moment d’un appui opérationnel total de la part de l’Union. La Commission propose également de rendre les procédures de retour plus efficaces en actualisant les règles européennes en vigueur et pose de nouveaux jalons dans le domaine de la migration légale, élément essentiel d’une politique migratoire équilibrée.
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