Le haut représentant/vice-président Josep Borrell a fait la déclaration suivante à l’issue de sa rencontre avec le ministre des Affaires étrangères Abdallah Bouhabib.

Malheureusement, la plupart du temps, nous devons parler des événements dramatiques qui affectent le Liban et le peuple libanais, notamment la crise non résolue en Syrie et la guerre à Gaza, qui ont toutes deux des répercussions négatives sur votre pays.

Depuis ma dernière visite au Liban en janvier, les tambours de la guerre n’ont pas cessé de résonner. Depuis lors, les craintes que j’avais exprimées en ce qui concerne une nouvelle escalade, un débordement régional de la guerre à Gaza et une aggravation des souffrances humaines à grande échelle se sont intensifiées. Mais le peuple libanais veut et recherche la stabilité, la paix et le développement, et non la guerre.

Mon message aujourd’hui est que l’Union européenne est aux côtés de la population libanaise pour l’aider à surmonter autant que possible les menaces et les difficultés.

Selon les Nations Unies, plus de 4 000 bâtiments résidentiels ont été complètement détruits dans le sud du Liban. Plus de 110 000 Libanais ont été contraints de quitter leur domicile depuis octobre 2023. Et il se produit la même chose de l’autre côté de la Ligne bleue.

Nous devons désamorcer les tensions militaires, et je profite de cette occasion pour exhorter toutes les parties à suivre cette voie.  J’exhorte tous les dirigeants libanais à travailler ensemble dans l’intérêt de la nation libanaise et de l’État libanais, et de personne d’autre.

Au-delà du risque imminent auquel est confronté le Liban, permettez-moi de souligner un autre point important. Pour que le Liban puisse assurer la stabilité et la paix, il convient de rétablir le fonctionnement des institutions nationales, y compris la présidence de la République et le Conseil des ministres. Vous ne pouvez pas défendre les intérêts libanais à l’étranger, dans le monde entier, si vous n’êtes pas, avant tout, stables et unis dans votre pays.

L’Union européenne est prête à continuer d’aider le Liban et ses dirigeants à relever les défis de la stabilité dans l’intérêt de la population résiliente, qui, comme beaucoup d’autres dans la région, a été tenue à l’écart de la paix et de la prospérité. Mais nous ne pouvons [aider à] surmonter les obstacles internes que si les Libanais s’aident eux-mêmes. Travailler dans l’intérêt du peuple libanais, et de personne d’autre, telle est la voie à suivre.