Cela fait un an ce mois-ci que le Liban a conclu un accord avec les services du Fonds monétaire international (FMI).
Cet accord prévoyait une aide de plus de 3 milliards de dollars pour soutenir la reprise économique du Liban. Le gouvernement s’est engagé à mettre rapidement en œuvre un ensemble complet de réformes structurelles (« actions préalables ») afin de parvenir à un accord formel avec le FMI.
Un tel accord jetterait les bases d’un ensemble complet de réformes nécessaires pour rétablir la stabilité financière, lutter contre la corruption, mettre en place une trajectoire durable pour les finances publiques, regagner la confiance des investisseurs grâce à une transparence et une responsabilité accrues, et redresser l’économie.
Il est décevant de constater que les acteurs politiques libanais n’ont réalisé que des progrès limités dans la mise en œuvre de ces actions préalables. Lorsque l’accord avec les services du FMI a été finalisé le 7 avril 2022, les autorités libanaises ont reconnu « l’urgence de lancer un programme de réformes à plusieurs volets », mais l’absence de volonté politique a entravé les progrès. Bien que certaines conditions aient été remplies, la loi sur le secret bancaire s’est révélée insuffisante, aucun progrès n’a été réalisé en ce qui concerne la répartition des pertes du secteur financier, et les autorités doivent s’employer à auditer les grandes banques libanaises et à unifier les taux de change du Liban.
L’urgence ne pourrait pas être plus évidente. Le pays est confronté à l’une des pires crises économiques de l’histoire moderne. Les Libanais souffrent. L’inflation a atteint 186 %. Les réserves extérieures de la Banque centrale continuent de diminuer. Nous appelons tous les dirigeants libanais à retrouver le sens des responsabilités et l’urgence qu’ils ont reconnus en avril dernier. Les intérêts du peuple et de la nation doivent primer sur les intérêts politiques. Le FMI lui-même a déclaré que si les réformes ne sont pas mises en œuvre rapidement, le Liban sera pris au piège d’une crise sans fin. Avec ou sans programme du FMI, des réformes structurelles décisives sont nécessaires pour permettre le redressement du Liban.