La Haute représentante/Vice-présidente, Federica Mogherini, et le commissaire Christos Stylianides ont fait une déclaration commune sur la situation dans la Ghouta orientale et ailleurs en Syrie.
Voici la déclaration complète :
Il y a onze jours, le 24 février 2018, le Conseil de sécurité des Nations Unies a adopté la résolution 2401, qui exige que toutes les parties au conflit syrien mettent immédiatement fin aux hostilités pendant au moins 30 jours consécutifs dans toute la Syrie pour permettre l’acheminement de l’aide humanitaire et l’évacuation des personnes gravement malades et blessées. Mais depuis lors, presque aucun progrès n’a été accompli sur le terrain pour mettre en œuvre cette résolution.
Au contraire, le régime syrien et ses alliés ont poursuivi leur offensive militaire au mépris flagrant des dispositions de la résolution, des souffrances humaines et du droit international humanitaire. La simple présence de Hayat Tahrir al Sham (HTS) dans la Ghouta orientale ne peut justifier la poursuite des bombardements aveugles de la population civile et des installations médicales, précisément ce qui se passe dans cette région.
Le fait d’avoir recours à un siège d’un an pour affamer la population et le bombardement aveugle de la population civile peuvent constituer un crime de guerre. Les responsables seront tenus de rendre compte de leurs actes. Nous soutenons donc pleinement l’ouverture, par les Nations unies, d’enquêtes sur cette question.
Le fait que le 5 mars, un convoi d’aide humanitaire de l’ONU a finalement été autorisé à entrer à Douma, apportant une aide sanitaire et alimentaire à 27 500 personnes dans le besoin, est un petit pas positif. Mais dans le même temps, il est décevant de constater qu’une fois de plus, le régime syrien a retiré des équipements médicaux essentiels du convoi, en violation flagrante du droit international humanitaire. Et un convoi de temps en temps est loin d’être suffisant.
La liste de ceux qui nécessitent une évacuation médicale de l’enclave assiégée est passée à plus d’un millier de personnes, dont de nombreuses femmes et enfants. Il convient de respecter pleinement et de toute urgence le cessez-le-feu convenu dans la résolution 2401 du Conseil de sécurité des Nations Unies. La proposition russe d’une pause quotidienne de cinq heures n’est tout simplement pas suffisante pour permettre aux travailleurs humanitaires d’acheminer l’aide à ceux qui en ont le plus besoin et d’évacuer ceux qui ne peuvent pas être traités sur place. Les parties au conflit sur le terrain doivent garantir un accès humanitaire sans entrave et durable à ceux qui tentent de sauver des vies.
L’Union européenne continuera à œuvrer en faveur de la mise en œuvre intégrale des résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies et du respect du droit international. Nous utiliserons les Nations Unies et les forums internationaux pour continuer à faire pression en faveur de la mise en œuvre de la résolution 2401 du Conseil de sécurité des Nations Unies. Nous appelons les garants du cessez-le-feu dans les zones de désescalade à être à la hauteur des attentes de la communauté internationale et à assumer pleinement leurs responsabilités pour aider à mettre un terme à ces attaques.
Pour en savoir plus
Service européen pour l’action extérieure – Site internet