Peu de personnes au sein de la Fondation européenne pour la formation (ETF) incarnent aussi bien que Mounir Baati le rôle d’expert national. Membre du personnel depuis 2007, sa vaste expérience acquise dans les pays du sud de la Méditerranée et au Moyen-Orient lui donne une perspective unique sur les changements dans la région. « Les pays du sud de la Méditerranée sont devenus des partenaires de l’ETF au début des années 2000 », explique-t-il.
Baati a acquis une solide expérience du terrain grâce à sa connaissance approfondie de la région. Né en Tunisie, il a été responsable pendant plus de dix ans de l’enseignement et de la formation professionnels (EFP) au sein du ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle du pays. Après une expérience préliminaire à l’ETF en tant qu’expert national détaché, il a dirigé une unité de recherche pour l’ONU, travaillant avec des réfugiés palestiniens en Jordanie. En 2007, il a de nouveau rejoint l’ETF en tant que directeur national pour le Maroc et l’Algérie. Aujourd’hui, M. Baati est expert principal en développement du capital humain et dirige les travaux de l’ETF en matière d’assurance de la qualité.
Compte tenu de ce parcours, il est bien placé pour décrire les spécificités du travail réalisé dans les pays du sud de la Méditerranée et au Moyen-Orient.
« Il est très difficile de faire progresser la mise en œuvre des stratégies et des réformes dans ces pays », souligne-t-il. « De nombreux pays ont élaboré d’excellentes stratégies pour attirer des fonds internationaux, mais ils tardent à les mettre en œuvre. »
Malgré les difficultés, Mounir Baati est passionné par son rôle d’expert régional. « À l’ETF, nous ne pouvons pas fournir de conseils stratégiques efficaces si nous n’avons pas une connaissance approfondie de nos parties prenantes », explique-t-il.
« Il ne suffit pas d’arriver avec une philosophie, il faut connaître la situation sur le terrain. Il y a souvent des tensions entre les ministères du Travail et de l’Éducation, les syndicats et le secteur privé. Il faut comprendre cette dynamique pour pouvoir fournir des conseils de qualité. »
Mounir Baati est plus que jamais passionné par son travail. « L’ETF est une organisation formidable », déclare-t-il. « Contrairement aux organisations bilatérales, nous ne prônons pas une seule façon de faire. Tous les États membres de l’UE étant représentés dans notre organe directeur, nous proposons différentes approches. » Dans la région du sud de la Méditerranée, qui est la spécialité de M. Baati, l’ETF s’est forgée une réputation de partenaire respecté. « L’Égypte nous a demandé récemment d’évaluer sa stratégie en matière d’EFP », explique M. Baati. « C’est un signe de la confiance qu’elle accorde à l’ETF en tant qu’institution. »
L’un des créneaux de l’institution concerne l’assurance de la qualité en matière d’EFP, un sujet que M. Baati maîtrise bien. « Personne d’autre ne travaille sur ce sujet », souligne-t-il. « Lorsque d’autres institutions organisent des événements sur le sujet, elles m’invitent parce qu’elles n’ont pas les compétences en interne. » Un autre créneau concerne le processus de Turin, l’examen semestriel des systèmes et des politiques d’EFP réalisé par l’ETF dans ses pays partenaires.
« Personne d’autre ne le fait. Le meilleur rapport que l’on puisse trouver sur les systèmes d’EFP dans ces pays est le nôtre », explique M. Baati.
L’éducation des adultes étant désormais un autre domaine de compétence spécifique de l’ETF, celle-ci dispose de ressources essentielles pour se distinguer. Alors que l’organisation s’apprête à célébrer son 30e anniversaire, ces ressources s’avéreront de précieux atouts dans les décennies à venir.