Une mission de haut niveau de l’Union africaine, de l’Union européenne et des Nations Unies s’est rendue ce jour à Tripoli pour faire le point sur les progrès accomplis et renforcer encore la coopération avec les autorités libyennes afin d’apporter une réponse commune aux défis en matière de migration et de protection. Cette visite en Libye s’inscrit dans le prolongement direct de la réunion de la task force conjointe de l’Union africaine, de l’Union européenne et des Nations Unies qui s’est tenue à Bruxelles en décembre 2017.
Cette mission était constituée de la commissaire de l’Union africaine, Mme Amira El-Fadil, de représentants du Service européen pour l’action extérieure (SEAE) et de la Commission européenne, de la mission d’appui des Nations Unies en Libye, de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR). Ils ont rencontré le ministre libyen des affaires étrangères, M. Mohamed Sialla, et d’autres fonctionnaires libyens, notamment le vice-ministre de l’intérieur et le directeur de la direction générale chargée de la lutte contre l’immigration clandestine, et ont visité un centre de rétention pour les migrants ainsi qu’un abri pour les personnes déplacées à l’intérieur du pays.
La mission conjointe a salué les progrès réalisés quant aux retours humanitaires volontaires : 19 370 migrants ont regagné leur pays d’origine en 2017 ; ils étaient 9 379 sur la période allant du 28 novembre 2017 à ce jour. Parallèlement, depuis décembre 2017, 1 211 réfugiés ont quitté la Libye pour être relocalisés au Niger. Des efforts doivent toutefois encore être déployés pour assurer la protection des réfugiés, notamment en permettant au HCR d’intervenir à une échelle plus large que les sept nationalités officielles reconnues par le gouvernement libyen dans le cadre de leur évacuation de Libye en vue de leur réinstallation.
La mission conjointe a aussi insisté sur le fait qu’il était nécessaire que les autorités libyennes mettent en place, avec l’aide de l’OIM et du HCR, un enregistrement complet et systématique des migrants aux points de débarquement et dans les centres de rétention afin d’assurer la sécurité et la traçabilité de tous les réfugiés et migrants. Elle a également souligné l’importance d’améliorer les conditions de vie des migrants et des réfugiés dans les centres de rétention, notamment en octroyant un accès sans restriction aux agences des Nations Unies et aux acteurs de l’aide humanitaire, et de garantir la protection et la libération des personnes vulnérables. La nécessité d’améliorer le niveau des services consulaires offerts par les pays d’origine a été jugée essentielle pour maximiser le potentiel de l’aide humanitaire aux migrants vulnérables qui souhaiteraient retourner chez eux. La mission a reconnu que la réouverture du centre d’hébergement de l’OIM pour les migrants vulnérables devait constituer une priorité et s’est félicitée des progrès réalisés dans la mise en place d’un centre de transit et de départ pour les réfugiés.
Par ailleurs, la mission a souligné la nécessité de mettre progressivement fin au système de détention arbitraire, d’éviter le placement en détention des enfants et d’autres personnes vulnérables et d’œuvrer au démantèlement, à terme, des centres de rétention. Elle a également insisté sur la nécessité de dépénaliser la migration irrégulière en Libye, notamment en démantelant les réseaux de passeurs et de trafiquants, et d’élaborer une approche viable à long terme sur les questions de migration dans les pays d’origine et de transit pour traiter les facteurs à l’origine de la migration irrégulière.
Pour en savoir plus
Délégation de l’UE en Libye – Site internet