Les locaux du département de la protection de la famille et des mineurs (DPFM) de la police civile palestinienne (PCP) à Bethléem sont plongés dans le noir lorsque la conseillère d’EUPOL COPP Anna Sanden arrive pour animer une session de formation en milieu de semaine. Les coupures d’électricité ne sont qu’une des nombreuses difficultés auxquelles sont confrontés les Palestiniens chaque jour, en particulier dans les circonstances actuelles.
Anna est un officier supérieur de la police suédoise spécialisé dans la protection de la famille. Le colonel Mohammad Ghannam, qui dirige le DPFM de Bethléem, l’accueille pour lui fournir des informations préliminaires, lui faire visiter les lieux et lui présenter les officiers devant assister à sa session de formation : le commandant Karam, un enquêteur avec 11 ans d’expérience au sein de la PCP, dont 3 passés au DPFM, et le capitaine Inshirah, un enquêteur et officier administratif fort de 26 années d’expérience dans la police, dont 9 au DPFM. La session est également l’occasion d’échanger des points de vue sur les meilleures pratiques et les différentes approches influencées par les circonstances, car le travail d’équipe implique toujours d’« apprendre les uns des autres », comme le reconnaissent la formatrice et les participants.
Avec l’aide de ses collègues palestiniens, Anna choisit un dossier sur lequel travailler pendant la session : un cas très récent concernant un mineur arrêté par les agents des douanes alors qu’il conduisait un bus rempli de marchandises diverses pour lesquelles il n’avait aucun document à présenter. Les officiers du DPFM expliquent que le frère aîné de ce mineur a été convoqué après son arrestation, mais qu’ils ont tous les deux tenté de s’échapper et qu’ils auraient agressé physiquement les agents.
Au cours de cette session de formation, l’accent a été mis sur l’amélioration de l’efficacité de l’approche du DPFM en ce qui concerne l’application de la loi en vigueur et le travail commun avec le ministère public, la défense (en l’occurrence, les conseillers du mineur) et les services sociaux.
Anna a insisté sur l’importance d’éviter la détention des jeunes, soulignant les aspects liés aux droits de l’homme et le fait que la détention doit être appliquée en cas de délits graves. Sa session a également mis l’accent sur l’importance du soutien méthodologique et de lignes directrices pour les différents types de délits.
L’importance de la capacité des officiers de police à mener des interrogatoires basés sur le modèle PEACE a également été mentionnée. Le commandant Karam avait déjà suivi une formation dispensée par la mission EUPOL COPPS sur le modèle PEACE reconnu au niveau international, qui, selon lui, s’est avérée très utile, car elle a grandement facilité leur travail. Ce modèle est largement reconnu comme la meilleure méthode d’interrogatoire et est considéré comme une approche non accusatoire de la collecte d’informations.