Utilisant des données représentatives à l’échelle nationale en Algérie et en Jordanie, ce document montre que les réseaux sociaux sont nécessaires dans l’intermédiation sur le marché du travail dans les pays arabes. Nous avons utilisé des régressions de probits ordonnés et binaires, corrigé pour la sélection des échantillons en utilisant le modèle Heckman, pour analyser les facteurs déterminant l’intensité de la recherche d’emploi et la probabilité de trouver un emploi à travers les relations sociales. Après avoir uniformisé la sélection des échantillons, les résultats montrent que l’utilisation de la densité de la population en tant qu’indicateur de taille et de force des réseaux sociaux ne peut être appropriée que pour l’étude des minorités et des immigrants. Nous pensons que des liens forts (amis proches et famille, et peut-être amis sur les réseaux sociaux) sont probablement plus déterminants pour trouver un emploi que des liens plus faibles (nombre d’habitants dans les régions avoisinantes). En moyenne, l’analyse montre que la recherche d’emploi est plus intensive en Jordanie qu’en Algérie. La richesse des ménages, le taux de chômage local, la région, l’expérience antérieure sur le marché du travail, et dans une certaine mesure l’éducation, sont parmi les critères qui jouent un rôle important dans l’évaluation de l’intensité. Fait plus important encore, l’étude montre que les réseaux sociaux sont un moyen populaire pour trouver un emploi en Algérie et en Jordanie, mais pas pour les emplois qualifiés. De telles méthodes augmentent la probabilité d’obtenir des emplois informels moins stables. Enfin, l’étude montre également que malgré l’importance des agences publiques de recherche d’emploi, moins de 5% des jeunes employés en Algérie et 9% en Jordanie affirment avoir été aidé dans leur recherche d’emploi par de telles agences.