La préservation des forêts est l’un des principaux thèmes de la campagne #EyesOnEarth. Et, cette année, c’est la forêt qui a été mise à l’honneur lors des célébrations du Jour de la Terre dans les pays du voisinage Sud de l’UE. Le Liban n’a pas fait exception. Pour marquer cette journée, le personnel de la délégation de l’Union européenne à Beyrouth s’est rendu dans la réserve de biosphère du Chouf pour découvrir la forêt de Dalboun et la nettoyer.
Tôt le matin, les membres du personnel de la délégation se sont rassemblés devant le bâtiment pour prendre place dans un autobus qui les a amenés dans les montagnes. Ils ont été rejoints par de nombreux représentants des États membres de l’UE, notamment des diplomates des ambassades de Roumanie, de Bulgarie et de Finlande.
L’ambiance était sportive et détendue, et le nettoyage s’est achevé par un déjeuner sous les arbres.
Les efforts menés par l’UE axés sur la préservation et la prospérité de la réserve de biosphère du Chouf
« La préservation de l’environnement est l’une des priorités de l’Union européenne. Cela implique de préserver les ressources de la planète de manière durable et d’assurer un revenu aux habitants des zones protégées. Ces aspects sont au cœur de nos programmes au Liban et ailleurs. C’est pourquoi nous avons choisi la réserve de biosphère du Chouf, où l’Union européenne soutient plusieurs projets, pour célébrer le Jour de la Terre. Nous avons ici un exemple qui montre dans quelle mesure le fait de protéger la nature génère également des revenus et soutient la pérennité des projets. Avec de tels projets, la nature se porte bien, les gens sont heureux et nous aussi. »
C’est en ces termes que s’est exprimée l’ambassadrice de l’Union européenne au Liban, Sandra De Waele, lors d’un événement auquel ont participé le personnel de la délégation de l’UE au Liban, des représentants de la réserve de biosphère du Chouf ainsi que 30 écoliers du village de Barouk, situé à proximité de la réserve.
Au programme de cette journée figurait le nettoyage de la forêt de chênes de Dalboun, qui a été soutenu par le projet BioConnect financé par l’UE. Les enfants et les adultes ont été répartis dans deux groupes qui ont parcouru la forêt pour ramasser les déchets organiques et non organiques, notamment les douilles laissées par les chasseurs, la loi libanaise autorisant la chasse dans cette forêt, mais uniquement pour les résidents de la région.
Le bois ramassé a également été détaillé pour en faire des briquettes. Le programme comprenait également la plantation d’un arbre pour célébrer cette journée.
La forêt de chênes de Dalboun est une zone tampon de la réserve de biosphère du Chouf qui est située entre les forêts de cèdres et les villages.
« C’est la plus grande forêt de chênes de la région du Chouf. Elle abrite deux espèces de chênes, divers conifères et de nombreux arbustes, qui ont tous été préservés. C’est une forêt protégée qui procure de nombreux avantages aux habitants des villages voisins », explique le directeur de la réserve de biosphère du Chouf, Nizar Hani.
« Notre objectif, avec les activités que nous menons dans le cadre du projet BioConnect, est de protéger cette forêt, notamment des incendies. Nous espérons que ce projet pilote fixera des règles pour toutes les forêts de chênes du Liban. Le pays est célèbre pour ses Cedrus libani, les fameux cèdres du Liban, mais les arbres présents en plus grand nombre sont les chênes », ajoute Nizar.
L’élagage est essentiel pour protéger les forêts des incendies. Il permet également d’obtenir du bois et de fabriquer des briquettes, qui sont vendues à des prix abordables, générant ainsi des revenus pour le projet et assurant sa pérennité. Les déchets organiques sont compostés puis transformés en engrais naturel, lui aussi vendu à des prix abordables.
BioConnect : renforcer la préservation de la biodiversité et la participation des communautés
Jihad Jradi, responsable du programme pour l’environnement à la délégation de l’Union européenne au Liban, explique : « Le projet BioConnect a été lancé avec quatre organisations non gouvernementales actives dans les régions du sud du Liban et du Mont-Liban, y compris dans la réserve de biosphère du Chouf. Le principal objectif du projet est d’assurer une gestion et une gouvernance efficaces dans les zones importantes sur le plan écologique et de renforcer la biodiversité dans les forêts libanaises avec la participation des communautés locales et en coopération avec le ministère de l’Environnement ».
L’importance du projet BioConnect réside dans le fait qu’il préserve la richesse naturelle des aires protégées tout en maintenant les sites accessibles aux populations locales et en associant ces dernières à cette préservation.
Ce projet d’une durée de 45 mois est une initiative conjointe de quatre partenaires libanais qui œuvrent ensemble pour améliorer la gestion et la surveillance des zones importantes sur le plan écologique. Il vise également à créer de nouvelles aires protégées et d’autres mesures de conservation efficaces par zone (AMCEZ) afin de préserver un paysage plus vaste.
Enraciner des actions : les jeunes mènent les efforts de préservation de la biodiversité
Les principaux objectifs sont atteints en réduisant les pressions les plus importantes sur les zones essentielles pour la biodiversité, en appliquant la législation, en gérant efficacement les sites existants et en délimitant de nouvelles aires, tout en soutenant les communautés locales.
Les écoliers qui ont participé à l’événement sont nés et ont grandi autour de la réserve de biosphère du Chouf. Par conséquent, ils sont déjà conscients de l’importance de la forêt.
Pour Oussama Boustani, 15 ans, qui porte le sarouel traditionnel propre aux habitants des montagnes libanaises, l’activité la plus importante de la journée a été la plantation de l’arbre. « Je sais que, lorsque je serai adulte, l’arbre sera toujours là et je me souviendrai que c’est moi qui l’ai planté. Dans mon village, ma famille me montre des arbres centenaires qui étaient là bien avant notre naissance », explique-t-il.
Nagham Ali, son amie du même âge, a quant à elle été très heureuse de participer à cette journée, car, dit-elle, « la forêt, c’est la vie ».