A bord d’Erasmus+ : Jeunes marocains… vers une expérience pour la vie

Février 10, 2017
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Imad, Maria et Fatine, trois étudiants marocains aux profils et parcours différents, incarnent la réussite du partenariat entre le programme Erasmus+ et le Maroc. C’est à la faveur de ce programme qu’ils ont pu effectuer des séjours d’études dans des universités européennes.

Erasmus, devenu, Erasmus+ en 2014, est un ambitieux programme de l’Union européenne dédié aux domaines de l’éducation, de l’enseignement supérieur, de la formation professionnelle, de la jeunesse et du sport. Ses volets « enseignement supérieur » et « jeunesse » sont ouverts aux pays hors d’Europe.

C’est un programme qui a offert à ces trois étudiants des expériences personnelles palpitantes, chargées de souvenirs et d’émotions, que nous vous invitons à découvrir.

Quand Imad, étudiant de 24 ans a franchi pour la première fois le portail de l’université de ‘Abdelmalek Saâdi’, à Tanger, dans le Nord du Maroc, l’idée de bénéficier d’une bourse Erasmus+ ne lui avait jamais trotté dans la tête. Ce féru d’informatique et des nouvelles technologies, originaire de la ville de Tétouan, a brillamment conclu ses études universitaires par l’obtention, haut la main, d’un diplôme d’ingénieur. Ambitieux et sociable, Imad cultive aussi un sens de l’humour. Des qualités humaines s’associent à sa compétence et ses talents.

Et c’est sans surprise que Imad a obtenu une bourse d’excellence « Master Commun Erasmus Mundus ». Une bourse d’excellence accordée depuis 2004 aux étudiants et doctorants marocains les plus méritants.

Cette distinction lui ouvre les portes du succès à l’international. Conséquence : Imad a passé un séjour d’études de 10 mois au collège des Sciences et Technologies à Bordeaux en France. Il s’adapte facilement à ce nouvel univers.

« Ce qui m’a surtout marqué, c’est la dimension humaine de ma relation avec une septuagénaire française, Mme Danielle, dont j’étais le locataire pendant mon séjour à Bordeaux », nous a confié Imad, non sans émotion. 

Et d’ajouter : « une relation spéciale, comme entre mère et fils, avec son impact émotionnel intense, qui s’est renforcée malgré les attentats terroristes du 13 novembre 2015, à Paris ». Il est vrai que ces attaques terroristes ont coïncidé avec le séjour d’Imad en France.

Le jeune étudiant s’est livré à des discussions fructueuses et intéressantes avec Mme Danielle sur l’Islam.

« L’échange avec Mme Danielle a porté ses fruits. Les amalgames et les clichés ont volé en éclats au fil des discussions, à notre joie », explique Imad, qui pris congé de son interlocutrice les larmes aux yeux. Mais le contact est maintenu.

Imad rentre au Maroc, après un séjour d’études réussi et des souvenirs indélébiles. Destination, une nouvelle fois, l’université ‘Abdelmalek Saâdi’ où il s’est à nouveau inscrit.

Un budget de plus de 14 milliards d’euros a été alloué au programme Erasmus+ sur la période 2014-2020, soit une augmentation de 40% par rapport à la période 2007-2013. Ce qui permettra à plus de 5 millions de jeunes européens et des pays partenaires de bénéficier des actions d’Erasmus+. Et le Maroc en fait partie.

Un autre exemple de la réussite de ce partenariat entre le programme Erasmus+ et le Maroc.

Celui de Maria, 26 ans, doctorante en informatique à l’université ‘Ibn Tofaïl’, à Kénitra, près de Rabat, qui a bénéficié d’une bourse octroyée dans le cadre d’un Consortium d’établissements d’enseignement supérieur. Une action financée à hauteur de 2 millions d’euros directement par la Délégation de l’Union européenne au Maroc dans le cadre du programme « Réussir le Statut avancé ».

Une chance inouïe pour Maria. « C’est un rêve pour moi. J’ai toujours eu cette ambition de découvrir de nouveaux horizons universitaires », a reconnu avec beaucoup de joie Maria avant de s’envoler pour la Normandie, en France, pour un séjour de 10 mois d’études à l’Institut National des Sciences Appliquées à Rouen.

Après un Master en informatique, obtenu à l’université de Settat, Maria s’est inscrite au cycle doctorant dans la même spécialité à l’université ‘Ibn Tofaïl’. La bourse d’études d’Erasmus+ donne une nouvelle impulsion à son parcours universitaire.

 « A l’Institut National des Sciences Appliquées de Rouen, en France, j’ai découvert un monde nouveau où les dimensions scientifiques et humaines font bon ménage. Une harmonie totale », note Maria, impressionnée par ce nouveau monde universitaire.

La jeune étudiante s’y intègre facilement. « J’ai pu établir des contacts avec de nombreux étudiants, venus de différents horizons », ajoute Maria, qui a beaucoup apprécié la qualité des équipements et l’ambiance bon enfant qui règne, avec à la clé des repas collectifs entre étudiants.

« Du jamais vu pour moi. Et je n’ai pas dérogé à la règle pour inviter, à mon tour, mes camarades à partager un plat marocain très original. Une pâte farcie qui allie fromage, fruits de mer et poulet », a raconté Maria. Un repas partagé au grand bonheur de ses camarades, qui l’ont félicitée.

Ils sont plus de 900 bénéficiaires marocains, soit 12,6 % des étudiants venant de la région Voisinage, à avoir bénéficié de bourses d’études dans le cadre du programme Erasmus durant la période 2007-2014. Avec Erasmus+, les chiffres s’envolent: 906 bourses attribuées en 2015 à des étudiants, doctorants et enseignants marocains, et sans doute tout autant  pour l’année 2016. Sans compter les étudiants et enseignants européens venant passer des séjours au Maroc: 282 bourses pour 2015 et 363 bourses pour 2016, ce qui contribue aussi à enrichir le système marocain d’Enseignement supérieur.

Fatine, Docteur en biologie à l’université ‘Ibn Tofail’ à Kénitra, en a fait partie. Après avoir soutenu avec succès un sujet sur l’épidémiologie et l’intoxication alimentaire, Fatine a un atout de plus : la maîtrise des langues étrangères. « Hispanisante, j’ai saisi l’opportunité offerte par Erasmus+ pour effectuer un séjour à l’université espagnole de Saint Jacques de Compostelle, en Galicie. Une région dont j’ai entendu parler, sans jamais parvenir à y mettre les pieds », a indiqué Fatine sur un ton de joie.

Sociable et persévérante, Fatine s’est liée d’amitié sur place avec une étudiante lituanienne. « Une rencontre profondément humaine qui devient personnelle », a-t-elle confié. Fatine s’est également investie corps et âme dans la recherche, avec in fine une contribution scientifique sur « la diminution de la douleur » publiée dans une prestigieuse revue scientifique internationale.

« Le séjour à l’université de Saint Jacques de Compostelle a été l’occasion pour moi d’apprécier la richesse de la vie estudiantine et la qualité des cours et la gestion des modules », nous a fait savoir Fatine à son retour au Maroc, où elle décroche un poste de vacataire à l’université de Casablanca.

Trois profils et des parcours distincts, ceux des étudiants marocains Imad, Maria et Fatine. Trois parcours, enrichis à la faveur du partenariat entre le programme Erasmus+ et le Maroc.

Un programme qui leur a offert cette précieuse opportunité de voyager, d’apprendre, d’échanger et de porter un regard sur l’université et la vie estudiantine ailleurs.

Tout le mérite de ce programme est d’être une passerelle entre les différentes cultures et les divers horizons dans un monde qui a plus que jamais besoin de dialogue et de compréhension.

Texte et photos : Safi Naciri

Pour en savoir plus

Erasmus+ http://ec.europa.eu/programmes/erasmus-plus/

Guide du programme Erasmus+ http://ec.europa.eu/programmes/erasmus-plus/sites/erasmusplus/files/files/resources/erasmus-plus-programme-guide_fr.pdf

 

 

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