Du 7 au 11 juillet 2025, le Green Hydrogen Tunisia Camp – From Theory to Action a réuni 28 brillants esprits venus de toute la région MENA et d’Europe pour une semaine d’apprentissage pratique, de collaboration et d’innovation. Organisée à l’École Polytechnique de Tunisie, cette troisième édition du Camp a été mise en place par le réseau MED-GEM, financé par l’Union européenne, GIZ Tunisie (H2Vert.TUN), le ministère de l’Industrie, des Mines et de l’Énergie, ainsi que deux grandes institutions tunisiennes, l’ENIT et l’ENPT, avec le soutien médiatique d’EU Neighbours South.

Les trois premiers jours ont plongé les participants dans une école d’été dynamique couvrant les technologies de production de l’hydrogène, les chaînes de valeur Power-to-X, les cadres réglementaires et la modélisation de la durabilité. Ces sessions, animées par des experts de renommée, ont été assurées notamment par Frank Wouters (MED-GEM), le Prof. Chiheb Bouden (ENIT) et le Dr. Mustapha Taoumi (MED-GEM).

Mais c’est le 9 juillet que le Camp a véritablement changé de rythme.
Lors d’un hackathon de 48 heures, sept équipes ont été mises au défi de concevoir une Hydrogen Valley évolutive, adaptée à la région MENA. Les équipes ont travaillé jour et nuit, parfois sans sommeil, partageant des lunch boxes et peaufinant leurs présentations de dernière minute dans une atmosphère électrique où la pression se mêlait à la passion. Avec plus de la moitié des participants constituée de femmes ingénieures, l’événement s’est distingué comme une vitrine rare et inspirante du talent féminin dans les domaines des sciences et de l’énergie.
L’équipe gagnante, Baraka, a proposé une Hydrogen Valley à grande échelle en Algérie, reposant sur une désalinisation avancée, des outils d’intelligence artificielle et un engagement communautaire inclusif. Leur vision ambitieuse cible le marché européen tout en promettant des retombées locales en matière de formation et d’accès à l’énergie. « Les organisateurs ont fait un excellent travail et c’était une expérience incroyable », confie Eric, l’un des membres de l’équipe. « Franchement, on apprend tellement en seulement quelques jours. J’ai été impressionné par tout ce que j’ai appris. »

Nour, également membre de l’équipe gagnante, a mis en avant le lien humain créé grâce à l’expérience : « Je suis reconnaissante pour cette opportunité, ce fut vraiment un plaisir. C’était formidable de rencontrer d’autres ingénieurs tout aussi engagés pour les énergies renouvelables. »
Les autres équipes ont également impressionné par leur créativité et leur profondeur. De l’approche d’économie circulaire de Hydrotrade Valley à Gabès, à la proposition de H2 Rise à Dakhla, Maroc – avec un potentiel de plus de 50 000 emplois –, en passant par le modèle piloté par l’IA de Smart ZH2 Hub à Zarzis, les projets ont montré une compréhension fine des défis et opportunités régionaux. Une autre idée marquante est venue de Hybourg, qui a imaginé la reconversion d’une zone industrielle abandonnée à Menzel Bourguiba, en Tunisie, en un hub hydrogène inspiré de Dunkerque, à proximité d’une aciérie et d’un port. Pendant ce temps, Hydrogen One et Methanova (avec des participants palestiniens et tunisiens) ont mis l’accent sur la sécurité énergétique, la collaboration transfrontalière et des stratégies d’exportation fondées sur la durabilité et l’économie circulaire.

À la clôture du Camp, une chose était claire : ces jeunes ingénieurs ne se contentent pas de rêver à un avenir plus vert. Ils sont déjà en train de le bâtir. Et grâce à des initiatives comme le Green Hydrogen Tunisia Camp, soutenues par l’Union européenne et ses partenaires, la région ne manque pas de talents pour mener la transition vers une énergie propre.
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