Faire revivre la clinique de Garyounis à Benghazi

Juin 19, 2018
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Garyounis est un district de 15 000 habitants situé dans le sud de Benghazi (Libye). La terreur de la guerre de ces dernières années est encore fraîche dans la mémoire des gens. Ali Alrayani, 92 ans, a des souvenirs de guerre encore plus anciens remontant à la Seconde Guerre mondiale, lorsqu’il combattait dans le désert.

Depuis plus de 50 ans, Ali vit à proximité de la clinique de Garyounis qui a été gravement endommagée lors des combats de ces trois dernières années. Une initiative financée par l’UE et mise en œuvre par le PNUD est en train de rénover la clinique. Ali se rend tous les jours sur le chantier pour voir comment les travaux avancent. « C’est formidable de voir comment la clinique revient à la vie. L’accès aux soins de santé est vital pour les habitants de notre ville ».

 

Faits marquants

 

  • Pour répondre aux nombreux défis auxquels la population libyenne est confrontée, le PNUD met en œuvre, grâce à un financement de l’Union européenne, une initiative de trois ans visant à aider les autorités locales à rétablir la sécurité, la fourniture de services essentiels et les moyens de subsistance.
  • Le projet est géré en étroite collaboration avec des partenaires nationaux et internationaux. L’objectif est de renforcer les capacités des autorités locales à fournir des services aux populations de Tripoli, Sabratha, Sabha, Murzuq, Benghazi et Al Kufra.

Le projet « Strengthening Local Capacity for Resilience and Recovery in Libya » (Renforcement des capacités locales pour la résilience et le relèvement en Libye) contribue à la rénovation de la clinique en rebouchant les fissures et les trous et en remplaçant les portes et les fenêtres. En avril, la clinique rouvrira ses portes.

 

« Le plan est de réutiliser la salle d’opération dès que les travaux de réhabilitation seront terminés », explique le Dr Mohamed Alzawi, directeur de la clinique.  « Au début, nous exploiterons le centre avec le peu d’équipements disponibles, et nous ferons de notre mieux pour obtenir de nouveaux équipements afin de fournir les services de soins de santé essentiels dont les gens ont besoin. »

 

Ali aime assister à la réhabilitation en cours de la clinique, partageant ses vieilles histoires avec les travailleurs.

 

« Une fois que la clinique sera de nouveau ouverte, nous n’aurons plus à aller aussi loin et à dépenser autant d’argent. Ce sera particulièrement utile pour les personnes qui n’ont pas les moyens d’aller dans les cliniques et les hôpitaux privés », déclare Ali. « Ma femme souffre d’hypertension artérielle et de problèmes cardiaques, alors j’en ai fait l’expérience [du manque de services de santé à Garyounis] très souvent. Parfois, je devais l’emmener au centre médical de Benghazi deux fois par jour. D’autres fois, je l’ai emmenée dans des cliniques privées, qui coûtent très cher. Il m’est très difficile de faire face à ces dépenses », explique-t-il. « Quand la clinique de Garyounis était opérationnelle, nous pouvions y emmener les membres de notre famille à pied. Maintenant, nous devons aller au centre-ville ou dans une clinique privée qui constitue un fardeau pour les familles, car c’est plus cher et parfois dangereux en raison de la situation sécuritaire », déclare Ali.

 

En 2014, la clinique de Garyounis fournissait des services de santé à plus de 120 000 personnes – des soins généraux, des laboratoires, de la radiologie aux services de soins à la mère et à l’enfant. « J’ai vu des gens venant de la ville de Beida (200 km à l’est de Benghazi) et d’autres venant des villes d’Ajdabia et de Geminis (160 et 50 km au sud-ouest de Benghazi). C’est grâce à la très bonne réputation de la clinique et de son personnel », explique Mansoor Burawi, responsable de la sécurité de la clinique.

 

« La réouverture de la clinique apportera plus de stabilité à Garyounis et ses environs », ajoute Mohamed.

« Je travaille dans cette clinique depuis presque 6 ans et j’ai vécu ses meilleurs moments, notamment quand elle a remporté le prix de la “clinique idéale” à Benghazi en 2013. J’ai hâte de voir la clinique reprendre vie », conclut Mansoor.

 

La réhabilitation de la clinique dans le cadre d’une initiative financée par l’UE et mise en œuvre par le PNUD figure parmi les principales priorités identifiées lors de différentes consultations menées avec plus de 50 personnes, y compris l’amélioration des services municipaux, la promotion des entreprises locales, ainsi que le renforcement du rôle de la société civile et des jeunes.

 

Ce projet est mis en œuvre dans le cadre du programme « Gestion des flux migratoires mixtes en Libye par le développement de l’espace de protection et l’appui au développement socio-économique local » doté d’une enveloppe de 90 millions d’euros et financé par le guichet Afrique du Nord du Fonds fiduciaire d’urgence de l’UE pour l’Afrique. L’objectif principal de ce programme est de renforcer globalement la protection et la résilience des migrants, des réfugiés et des communautés d’accueil en Libye tout en encourageant une meilleure gestion des migrations le long des routes migratoires du pays.

 

 

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