She Codes : L'Union européenne autonomise les femmes libyennes grâce à la technologie et à l’entrepreneuriat

Février 11, 2019
Partager sur

“She Codes” œuvre à former les femmes libyennes à la programmation informatique et au codage afin de leur apporter les compétences nécessaires pour devenir indépendantes. Le projet aide les femmes libyennes à un meilleur accès au marché du travail et contribue ainsi au développement économique du pays. L’Union européenne a largement contribué au succès de “She Codes” en fournissant une formation par le biais du projet SLEIDSE (Soutien à la Libye pour l’intégration économique, la diversification et l’emploi durable), mis en œuvre par Expertise France.

Idée du projet
Les villes libyennes, principalement Benghazi, ont souffert considérablement des conflits armés. Toutefois, certains jeunes, ambitieux et très motivés, commencent à réfléchir sur comment contribuer aux efforts de reconstruction de leur pays pour un avenir plus prometteur et attrayant.
Najla Almissalati fait partie de ces jeunes. Originaire de Benghazi et férue de technologie, elle a décroché sa licence en télécommunication à l’Université de Benghazi et a travaillé depuis dans le domaine de la formation, l’éducation et le conseil.
Grâce à son expérience, Najla a pu constater la participation limitée des femmes libyennes au marché du travail, notamment dans les domaines de la programmation et du codage. Elle a ainsi voulu encourager les femmes à se former en techniques de codage – car elle croit fermement que cela leur donnera de meilleures perspectives d’emploi. Au fonds, l’objectif de Najla est social : soutenir et renforcer les compétences techniques des femmes afin de leur créer de futurs emplois de qualité.
“J’ai pensé à une initiative pour contribuer à l’autonomisation des femmes libyennes en leur dotant des compétences techniques demandées par le secteur privé qui cherche à trouver des développeurs et concepteurs de sites web et d’applications pour smartphones. J’ai donc lancé le projet   “She Codes.” Dit-elle.

Le long et difficile parcours des entrepreneurs libyens
Lorsque Najla a commencé “She Codes” à Benghazi au début de 2018, elle n’avait pas les compétences requises mais elle était avide de réussite. Elle a cherché des programmes de formation sur le codage et la programmation et a trouvé un cours de douze mois sur Internet assuré par l’Association Africaine pour le Développement de l’Entrepreneuriat.  
Mais Najla ne s’est pas arrêtée là : elle a continué de rechercher des possibilités de formation supplémentaires et a fini par s’inscrire dans un deuxième cours de trois mois offerts par le projet SLEISDE financé par l’UE. 
Nessrine Gaddah, experte en Communications et en Entrepreneuriat du projet SLEISDE, explique que : “Notre organisation, à travers le projet SLEIDSE, a toujours cru en ces jeunes entrepreneurs qui continuent à avancer malgré tous les obstacles et toutes les embûches.  Pour nous, Najla est un brillant exemple : dès la fin de sa formation elle a entamé le développement de son projet et est parvenue rapidement à devenir une formatrice/consultante qualifiée dans le domaine du codage, elle a de même réussi à tenir un premier cours de formation avec beaucoup de succès ». 
 

Le « Boot Camp » 
La première initiative de Najla était l’organisation d’un “boot camp” ; un cours intensif de formation où les participantes apprennent des techniques de base pour la conception de sites web et les applications pour smartphone, la sécurité des données et les bases du marketing et du commerce. Après avoir annoncé la tenue de la formation sur le site web de “She Codes” à la mi-2018, plus de 300 femmes ont présenté leur candidature pour participer au camp dont 20 ont finalement été sélectionnées. La session de formation a démarré en novembre 2018 dans le Centre de Développement de Benghazi et a durée quatre semaines. 
La session de formation a également couvert les concepts de base de la conception graphique, les techniques d’écriture créative et le prise de parole en public qui sont des compétences nécessaires dans le monde des affaires. Un cours de yoga a été organisé à la fin de chaque séance d’entraînement pour contribuer à améliorer la santé physique et mentale des participants.

Compétences techniques pour un avenir meilleur
Sara, l’une des participantes à la session de formation a confié que : “toutes les participantes étaient curieuses et enthousiasmées par ces nouveaux sujets. Nous étions extrêmement heureuses d’avoir terminé notre première session. Les semaines ont défilé à toute vitesse ! Nous avons eu l’occasion de rencontrer des formateurs très généreux qui n’ont épargné aucun effort pour nous expliquer et partager avec nous leurs connaissances et expériences. Ils nous ont également fait part de leur propre motivation et des défis qu’ils ont eu à relever. Nous rentrerions chez nous chaque jour, pleines d’énergie et d’exaltation à travailler et à assurer un meilleur avenir à nos familles et à notre pays.”
Sara a ajouté “Le point fort du programme est incontestablement son approche interactive : nous mettons en pratique toutes les théories que les formateurs nous présentaient. La formation m’a permis d’acquérir des outils, des connaissances et la volonté de continuer mes études dans un domaine qui me plait énormément.  Plus important encore, j’ai repris confiance en moi. Je suis très reconnaissante de l’occasion qui m’a été offerte de participer à ce programme. J’ai eu l’opportunité de faire des amitiés pour la vie et je me sens chanceuse d’avoir saisi cette offre qui risque de ne plus se présenter pour moi de sitôt”.
Najla et son équipe s’attèlent à continuer le projet et à l’étendre. Ils pensent actuellement à ouvrir une antenne de “She Codes” à Tripoli et plus tard dans plusieurs autres villes et villages. Najla n’a aucun doute que son initiative va pouvoir atteindre plus de 700 femmes d’ici la fin de 2019 pour leur enseigner les techniques de base de la programmation et du codage. 
Plus de 2600 femmes seront formées sur les cinq prochaines années pour aider à créer plus d’un millier d’emplois durables.   
 

L’Union européenne – soutenir les jeunes entrepreneurs libyens en temps difficiles
La situation économique critique en Libye constitue un obstacle de taille pour plusieurs startups libyennes avec des difficultés d’accès au financement et dans le traitement des procédures administratives complexes. A ce propos, Najla considère que : “de nombreuses idées et divers plans existent mais risquent de ne jamais voir le jour à cause des difficiles conditions économiques actuelles et du manque d’opportunités de financement. Sans la subvention que nous avons réussi à obtenir grâce au projet SLEIDSE, nous n’aurions jamais pu organiser la formation à Benghazi…J’ai été vraiment très heureuse d’apprendre que SLEIDSE avait décidé de soutenir “She Codes” et que l’UE nous a offert cette opportunité ». 

SLEIDSE – Support to Libya for Economic Integration, Diversification and Sustainable Employment/ Soutien à la Libye pour l’intégration économique, la diversification et l’emploi durable
SLEIDSE est un projet qui s’étale sur quatre ans et qui œuvre à promouvoir le développement d’un secteur dynamique et diversifié de micro, petites et moyennes entreprises (MPME) dans toutes les régions libyennes, qui soit en mesure de créer des emplois et des sources de revenus pour les libyens, notamment pour les jeunes et les femmes.
Le projet bénéficie d’un financement européen de 7.6 millions d’euros et sa mise en œuvre est confiée à Expertise France. 
 

Lien Facebook

Tweet

LinkedIn

Presse Locale

Lire en : عربي English