Jonglant entre les tâches, Sireen Nijeem est toujours en mouvement. Entre ses visites aux artisanes dans les camps installés autour de Bethléem et son atelier à domicile, cette entrepreneuse sociale ne s’arrête jamais.

« Pour être tout à fait honnête, je suis vraiment contre la fast fashion, mais je ne veux pas non plus m’habiller comme une petite vieille ! », explique Sireen en riant lorsqu’on lui demande comment lui est venue l’idée de Mandil Nadia.

Entreprise sociale basée au centre de la Palestine, Mandil Nadia revisite le mandil traditionnel, un vêtement d’une grande importance culturelle pour les femmes palestiniennes. « Traditionnellement brodé à la main, il était utilisé autrefois pour raconter l’histoire unique de chaque femme et refléter sa religion, son âge et les occasions spéciales de sa vie », explique Sireen.

Ayant hérité des pièces cousues à la main de sa grand-mère, elle a décidé de faire revivre cette belle tradition, tout en permettant à d’autres femmes de s’émanciper. « Je ne voulais pas que Mandil Nadia soit juste une marque de plus. Je voulais qu’elle soit un symbole de la beauté authentique et intemporelle de la Palestine. »

Sireen collabore avec des artisanes locales de différents camps. Elle leur fournit ses dessins pour qu’elles confectionnent des pièces uniques. Ses créations, notamment le mandil et l’abaya traditionnelle, ont rapidement été appréciées dans toute la Palestine.

« J’ai maintenant une équipe de dix femmes qui confectionnent ces pièces et j’espère l’agrandir encore », explique-t-elle, soulignant à quel point il est important de permettre aux Palestiniennes d’accéder à des moyens de subsistance importants et dignes. Elle profite également du succès de son entreprise pour collaborer avec Shadi W ANA, une organisation qui soutient les enfants des orphelinats de Cisjordanie.

Sireen envisage maintenant de passer à une production de masse, notamment par l’intermédiaire d’une ligne de chemises brodées de poèmes palestiniens. « Je veux partager l’histoire de Mandil Nadia et d’un petit morceau de Palestine avec le monde entier ! »

Mandil Nadia faisait partie des 16 sous-bénéficiaires sélectionnés parmi un pool de 200 projets qui ont soumis des candidatures, recevant un précieux soutien financier de l’UE via le projet Cre@tive.

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