« Nous choisissons sans vraiment choisir », affirme Soudade Kaadan, la réalisatrice visionnaire de « Nezouh », un film qui traite de la détermination d’une jeune fille à rester enracinée dans son pays natal, la Syrie, malgré l’adversité.

Le film a été projeté récemment par l’Union européenne dans le cadre du programme culturel « HAKAWATI » de la septième conférence de Bruxelles sur l’aide à apporter pour l’avenir de la Syrie. Pour Soudade, ce fut un « moment crucial » pour son film. Bien qu’elle n’ait pas pu y assister en personne en raison de difficultés administratives, elle a rejoint le public via Zoom pour instaurer un dialogue poignant sur les thèmes abordés dans le film.

« Je voulais montrer que les Syriens ne sont pas seulement des victimes, mais également des êtres humains complexes qui éprouvent toutes sortes d’émotions, dont l’espoir », explique Soudade, précisant qu’elle voulait réaliser un film qui permettrait aux spectateurs syriens de s’identifier aux personnages éloignés des stéréotypes souvent associés à leurs récits.

Le travail cinématographique de Soudade explore les complexités de la vie dans une Syrie déchirée par la guerre, notamment la force des Syriens qui s’accrochent à leur identité malgré le déplacement auquel ils sont contraints. « Nous pouvons raconter nos histoires d’une autre façon, avec humour », insiste la réalisatrice, soulignant sa volonté de présenter les Syriens comme des « artistes » et des « conteurs ».

Le casting de Nezouh a été un processus méticuleux, se souvient Soudade, en particulier pour le personnage principal de Zeina. Le principal défi était de trouver une jeune actrice capable d’incarner l’esprit d’espoir et de résilience du film. « Je l’ai choisie [Hala Zein] parce qu’elle n’avait pas peur. C’est la plus forte de toute l’équipe », déclare Soudade avec enthousiasme.

L’accès aux cinémas et au public étant limité dans le monde arabe, Soudade insiste sur l’importance du soutien de l’UE pour pouvoir continuer à raconter les histoires des Syriens de manière à ce qu’elles aient une résonance universelle. « Je suis fière de constater que ce film a été distribué dans les salles en Suisse, en France et en Italie, et que les jeunes Syriens vivant à l’étranger peuvent contribuer à faire passer des messages similaires à travers des événements comme HAKAWATI », conclut-elle.