Véritable artiste touche-à-tout, Youssef El Idrissi s’est essayé à toutes sortes d’expressions créatives. Chargé d’action culturelle, DJ, ingénieur artistique ou chercheur, il n’y a eu aucune limite à sa curiosité expérimentale. Mais au-delà des apparences, à travers son parcours atypique et chaotique, le jeune homme a un objectif très concret : rassembler des communautés et permettre à chacun de revendiquer son droit à l’espace social et collectif. « J’ai, depuis toujours, adhéré à des groupes et des collectifs de musique, de philosophie, de production culturelle et autres. Mais les événements du 20 février (2011) et la mobilisation citoyenne m’ont incité à explorer encore plus la question de l’espace public et la façon dont les gens l’occupent.

Convaincu que le changement ne peut se faire qu’en unissant des forces, Youssef s’emploie à inciter les gens à devenir des co-créateurs proactifs, en utilisant pleinement leur environnement. « La question de l’espace n’est pas seulement d’ordre théorique. Elle est très ancrée dans la réalité et a un impact sur tous les aspects de la vie. C’est pourquoi nous devons récupérer nos espaces publics et les rendre sûrs pour que les gens y évoluent. »

Avec Konaktif – un jeu de mots signifiant « Sois actif » -, Youssef mène une recherche participative sur les « géographies mentales » entre Casablanca et Chefchaouen, à partir de l’art vidéo, des histoires et de la poésie. Dans le cadre de sa participation au programme régional All-Around Culture financé par l’UE, sous la composante Youth-Led Initiative, le projet cherche à connecter les deux villes et à trouver des points de convergence, pour comprendre comment chaque citoyen, artiste et artisan aborde, s’approprie et représente l’espace. « Notre objectif est d’attirer l’attention et d’appeler à la réflexion. C’est en développant leur esprit critique que les gens pourront finalement se réapproprier leur territoire et leurs droits.