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Si vous ne voyez que des hommes blancs entre soixante et soixante-dix ans en cravate et que cela ne reflète pas la société, vous pouvez ressentir un certain décalage qui pourrait se traduire par un manque de confiance ou un manque d’identification. Je pense que nous ne servons pas seulement les rêves des jeunes filles, l’égalité et le potentiel de la société pleinement exprimé. Nous servons aussi la démocratie et la vie institutionnelle démocratique si nous donnons plus de pouvoir aux femmes dans les institutions. Je pense que nous avons une responsabilité à cet égard.
Permettez-moi de vous faire part d’une nouvelle positive. La semaine dernière, j’étais au Liban où j’ai rencontré une femme incroyable : la première à avoir été nommée ministre de l’Intérieur [Raya al-Hassan] dans le monde arabe. Je considère que ce sont des expériences positives qu’il faut raconter, car elle n’a pas accédé à cette fonction parce qu’elle est une femme. Elle est à ce poste parce que, selon moi, on a estimé qu’elle ferait un excellent ministre de l’Intérieur. Elle avait déjà été ministre, elle a donc les compétences requises. Mais la nouvelle positive est qu’une femme est ministre de l’Intérieur dans le monde arabe pour la toute première fois. Je pense que cela a un impact et un pouvoir et que l’Union européenne a la responsabilité de soutenir ces expériences pour que ces femmes poursuivent les efforts positifs qu’elles ont réussi à fournir et qui les ont menées là où elles en sont.
Je perçois le danger d’une nouvelle génération de filles qui pourraient penser que la violence est normale, que les limites sont normales et que si quelque chose ne va pas dans leur vie, elles en sont les seules responsables. Je vois cette mentalité resurgir dans nos sociétés et je pense que nous avons le devoir collectif d’y résister tout en ajoutant un nouveau niveau d’ambition, qui, selon moi, est à notre portée si les hommes et les femmes y travaillent tous ensemble.
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