Le 15 mars 2021 marque le dixième anniversaire du début des manifestations pacifiques dans toute la Syrie. Leur violente répression par le régime a déclenché une décennie de conflit. La répression brutale du peuple syrien par le régime et son incapacité à s’attaquer aux causes profondes des soulèvements ont entraîné une escalade et une internationalisation du conflit armé. Au cours des dix dernières années, d’innombrables abus et violations des droits de l’homme, ainsi que de graves violations du droit humanitaire international par toutes les parties, en particulier par le régime syrien, ont engendré d’énormes souffrances humaines. L’obligation de rendre des comptes pour toutes les violations du droit humanitaire international et des droits de l’homme est de la plus haute importance, à la fois en tant qu’exigence juridique et élément central, pour parvenir à une paix durable et à une véritable réconciliation en Syrie.
La crise des réfugiés syriens est la plus grande crise de déplacement au monde, avec 5,6 millions de réfugiés enregistrés et 6,2 millions de personnes déplacées à l’intérieur de la Syrie, et les conditions propres à leur assurer un retour sûr, volontaire, digne et durable, conformément au droit international, ne sont pas réunies. (…)
Le conflit en Syrie est loin d’être terminé. L’Union européenne demeure déterminée, continuant d’exiger la fin de la répression, la libération des détenus, et que le régime syrien et ses alliés s’engagent de manière significative dans la pleine mise en œuvre de la résolution 2254 du Conseil de sécurité des Nations Unies. En l’absence de progrès crédibles et tant que la répression se poursuivra, les sanctions ciblées de l’Union européenne à l’encontre des principaux membres et entités du régime seront renouvelées à la fin du mois de mai. Comme cela a été souligné dans les précédentes conclusions du Conseil, l’Union européenne n’a pas modifié sa politique et reste attachée à l’unité, à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de l’État syrien.
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L’Union européenne ne peut et ne pourra détourner le regard alors que l’avenir de la Syrie et son peuple sont pris en otage par le conflit. Les 29 et 30 mars, l’Union européenne coprésidera avec les Nations Unies la cinquième conférence de Bruxelles sur le thème « Soutenir l’avenir de la Syrie et de la région », à laquelle participeront des gouvernements et des organisations internationales ainsi que la société civile syrienne.
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Il ne peut y avoir de solution militaire à ce conflit : une paix et une stabilité durables ne peuvent être obtenues que par un processus politique véritable, inclusif et global, mené par les Syriens, avec la participation pleine et effective des femmes et la prise en compte des préoccupations de toutes les couches de la société syrienne.
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