L’objectif de ce document est d’étudier les dispositifs institutionnels dont le Maroc a bénéficié, en se basant sur des équilibres politiques subtils que tout un chacun, de haut en bas de la hiérarchie sociale – du roi, en haut, aux électeurs, à la base – essaye de préserver. Cette stabilité est aussi fondée sur des normes législatives mixant des pratiques spécifiques à une monarchie vieille de centaines d’années et des influences étrangères émanant de pays méditerranéens, à chaque fois qu’il a été nécessaire.
Loin de rechercher un paradoxe à tous prix, c’est peut-être l’ancien caractère lui-même du royaume chérifien et les fortes traditions sur lesquelles il est fondé, qui a rendu plus facile l’abandon d’un certain nombre d’éléments qui ne semblent pas adaptés aux temps modernes. Ce n’est que dans le contexte d’un pacte entre la monarchie, toute la classe politique et la nation entière que cette politique de réforme semble avoir été un succès complet.