L’Union Européenne a constamment essayé de se montrer comme une grande puissance sur la scène internationale, attachée au multilatéralisme, aux valeurs et aux droits de l’homme, et différente des autres acteurs internationaux. Cependant, ses politiques visant à relever les défis sociaux et politiques dans son voisinage ont gravement nuit à son image, qui commençait déjà à perdre de son attraction.
L’externalisation et la sécurisation des politiques migratoires se sont accélérées à travers le « deal » avec la Turquie, alors que la feuille de route dessinée à Malte et le protocole d’entente entre l’Italie et la Libye ont ignoré les valeurs et les normes qui constituaient le porte-drapeau de l’UE. Le manque de cohérence dans les politiques internes migratoires en relation avec le marché de l’emploi, l’emploi et l’inclusion sociale a un impact négatif sur le rôle d’acteur normatif de l’UE et son image positive à l’étranger depuis qu’elle a montré sa préférence pour les politiques basées sur l’intérêt plutôt que celles basées sur les droits.
Ainsi, la question est : peut-on toujours qualifier l’UE d’acteur normatif tourné vers les valeurs ? Ce document tente de répondre à cette question en examinant l’approche interne et externe de l’UE envers les migrants et la migration tout en réfléchissant à des suggestions en termes de politiques pour que l’UE retrouve l’image positive qu’elle avait auparavant.