L’économie tunisienne est très ouverte sur le reste du monde, et par conséquent très vulnérable aux chocs exogènes. La crise devrait aussi se traduire par une forte augmentation du taux de chômage à 18.9%.
La crise Covid-19 est simultanément une crise de l’offre et de la demande. Les données sur l’évolution du taux de croissance du premier trimestre 2020 montrent une récession de 1.7% du PIB.
Dans le sillage des effets économiques, l’impact social est lui aussi très lourd.
Les allocations budgétaires mobilisées par l’Etat pour alléger les dégâts socio-économiques du Covid-19 s’élèvent à 2.5 milliards DTN, ce qui représente 5.3 % du budget 2020. Ce montant creusera le déficit des finances publiques puisque les recettes fiscales du premier trimestre 2020 ont baissé de 30% par rapport au premier trimestre 2019.
Pour conclure, la crise Covid-19 couterait pour la Tunisie 4.5 points de croissance, 1.58 milliard d’euros et 4 points de taux de chômage. Une solidarité internationale est indispensable. Certes la Tunisie a, jusqu’à aujourd’hui bien maîtrisé les dégâts humains, mais l’impact économique quant à lui est déjà dévastateur. Une reprise reste tributaire des politiques de sauvetage en coordination avec les acteurs nationaux et internationaux notamment les institutions financières internationales. L’enjeu est de redresser l’économie à son trend d’avant Covid-19 et de réanimer une économie en état de choc. Sur le plus long terme, il s’agit de saisir les nouvelles opportunités de possibles relocalisations et monter en gamme sur la chaine de valeur de la division internationale du travail.