Projet de recherche FEMISE : La complexification des systèmes productifs comme vecteur de transition économique et le rôle des politiques de court terme

Avril 16, 2018
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Ce travail du FEMISE montre que la complexité économique d’un pays peut être affectée par la performance de ses voisins puis influencée par sa propre position géographique. Toutefois, ce processus peut masquer des phénomènes régionaux de divergence qu’il faut mettre en relation avec les rôles joués par les politiques publiques nationales et/ou régionales, ainsi que les dynamiques économiques, structurelles et démographiques (Pib/tête, éducation, innovation, ressources naturelles, urbanisation, …).

 

Les principales recommandations sont :

  • Soutenir le développement des produits nouveaux et hautement sophistiqués commençant par fournir des incitations pour produire ces nouveaux produits, et cibler les activités qui ont des effets d’entrainement. En particulier, la Tunisie et les EAU devraient développer des produits complexes comme les machines, les clusters industriels chimiques et électriques.
  • Mettre rapidement en place des formations adaptées aux changements technologiques :

– Développer les formations en alternance dans les filières techniques, technologiques, industrielles et de services sur les secteurs innovants et à forte valeur ajoutée ;

– Développer la formation continue dans ces mêmes secteurs ;

– Ouvrir les formations des entreprises dans l’acquisition de compétences spécifiques dans ces domaines (en incluant des formations OMC sur le rôle du commerce international comme vecteur de sophistication technologique) ;

  • Réformer l’enseignement supérieur et professionnel :

– Renforcer l’adéquation des formations par rapport aux nouveaux métiers ;

– Développer les partenariats avec les universités européennes, asiatiques ou américaines ;

– Développer les partenariats public/privé ;

– Utiliser le système des diplômes délocalisés professionnalisés ;

  • Développer des secteurs innovants (soutien à certaines start-up, aux IDE, développement de zones franches ou de zones d’entreprises technologiques) notamment par une politique d’incitation fiscale.
  • Améliorer la liberté économique notamment grâce à des lois de simplification administrative. Cela contribuera à l’amélioration de l’environnement des affaires en lien avec une réforme du marché du travail visant à le rendre plus flexible, transparent et compétitif (loi travail).
  • Développer ou renforcer les partenariats commerciaux avec les pays partenaires avancés technologiquement afin de développer les effets de diffusion spatiale (UE, ALENA, etc…), y compris entre régions frontalières (effets de diffusion territoriale) ; renforcer le partenariat GAFTA afin de bénéficier d’économies d’échelle dans les secteurs technologiques.
  • Améliorer la performance logistique avec des investissements appropriés mais surtout des réformes adéquates (facilitation commerciale dans les ports, réduction et simplification des procédures administratives, amélioration de l’efficacité des contrôles douanier, automatisation des procédures, lutte efficace contre la corruption, etc.…).
  • Améliorer la gouvernance afin notamment de lutter efficacement contre la corruption et favoriser la transparence.
  • Réforme de la fiscalité afin de la rendre plus simple, plus efficace et plus incitative.
  • Utiliser des politiques macroéconomiques saines afin notamment de réduire la vulnérabilité économique des pays MENA (politiques budgétaires et fiscales durables, gestion de la dette, politiques monétaires contrôlées).
  • Améliorer la gestion des ressources naturelles (gaz, pétrole, etc..) :

– utiliser les bénéfices des ressources naturelles pour diversifier l’économie et la sophistiquer ;

– développement de zones industrielles basées sur l’avantage comparatif dans les ressources naturelles ;

– octroi de facilités de financement aux PME et renforcement des capacités des entreprises locales pour accélérer la transformation structurelle ;

– poursuite de l’amélioration des politiques macroéconomiques pour gérer efficacement les risques associés au syndrome hollandais et à la volatilité des recettes en provenance des ressources naturelles ;

– créer un environnement favorable à l’investissement privé.

 

Ces recommandations peuvent être initiées et mises en œuvre rapidement par les Etats qui doivent envoyer un signal fort à destination des acteurs économiques afin d’accélérer ce processus de sophistication des économies méditerranéennes, dans le but de favoriser la croissance et l’emploi, notamment qualifié.

FEMISE research project 42-07
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