Grâce à diverses formations de renforcement des capacités et activités de mise en réseau, un projet national aide des citoyens actifs comme Hiba et Hamza à devenir des acteurs engagés au sein de leur système politique. Le projet EU-JDID, qui s’adresse aux jeunes de 18 à 35 ans, vise à soutenir le processus de réforme de la Jordanie afin de consolider la démocratie et de garantir le caractère inclusif des processus politiques.
Le Dr Hiba Issa Haddadin, titulaire d’un doctorat obtenu à l’Université de Madaba, a commencé à exprimer ses opinions lorsqu’elle a rejoint le programme de formation « Jeunes acteurs politiques et civiques » (JAPC) du projet EU-JDID en 2018, après s’être longtemps impliquée dans l’activisme social.
« Le fait de participer à ce programme m’a aidée dans mon engagement à bien des égards : avant tout, j’ai pu rencontrer d’autres jeunes membres de partis politiques et des femmes engagées en politique, avec qui j’ai partagé des idées et des points de vue et échangé sur de très nombreux sujets », se souvient-elle.
« J’ai également acquis énormément de connaissances techniques et théoriques qui m’ont donné la confiance et les compétences nécessaires pour “faire passer le message” », ajoute cette trentenaire dynamique.
De citoyens motivés à acteurs civiques
Lancé en 2017 grâce à la collaboration étroite entre la Commission européenne et le gouvernement jordanien, le projet EU-JDID vise à soutenir le processus de réforme du Royaume hachémite pour consolider la démocratie et promouvoir le caractère inclusif des processus politiques et décisionnels nationaux. Le projet entend également renforcer l’inclusion des femmes et des jeunes et favoriser une culture politique plus forte, démocratique et tolérante.
Quelques mois après le début du programme, le dévouement et le professionnalisme d’Hiba en tant que stagiaire ont rapidement attiré l’attention des organisateurs, qui lui ont alors demandé de devenir elle-même formatrice. Ce poste lui donne l’occasion de se rendre dans sa propre communauté pour encourager les femmes et les jeunes à participer à la vie politique et à agir au sein de partis politiques.
« J’utilise les techniques apprises dans le cadre du programme, comme la prise de parole en public, les compétences interpersonnelles et la constitution d’équipes, pour encourager les jeunes et les femmes à s’impliquer davantage dans les partis politiques », explique Hiba.
Sur le plan personnel, Hiba a également commencé à dispenser des formations dans les gouvernorats jordaniens et est désormais invitée à intervenir régulièrement lors de conférences et d’événements locaux, tels que la session de dialogue organisée par le projet EU-JDID sur la participation politique des femmes.
L’un des quatre volets du projet, à savoir le programme JAPC, forme de jeunes membres de partis politiques et d’organisations de la société civile âgés de 18 à 35 ans dans le cadre de sessions mensuelles réparties sur une période de 10 mois. Couvrant un large éventail de sujets liés à la politique et à la société civile, le programme offre une formation théorique et technique visant à renforcer l’engagement politique et à développer les compétences et les capacités des stagiaires.
Former la prochaine génération de dirigeants jordaniens
Pour Hamza Hyassat aussi, le programme JAPC a « totalement changé la donne ».
« Ma participation au programme de formation Jeunes acteurs politiques et civiques du projet EU-JDID est comme un trésor que j’ai trouvé et que j’ai réussi à utiliser efficacement. Mon expérience professionnelle et d’autres formations m’ont certes permis d’acquérir de solides connaissances, mais mes compétences ont été améliorées et portées à un autre niveau en participant à ce programme », explique-t-il.
« Cette formation m’a amené à un autre niveau : je suis passé du simple échange d’opinions et d’informations à la proposition d’idées et à la formulation d’arguments », souligne le jeune homme.
« Avant, je suivais l’actualité, mais après la formation, je me suis davantage engagé et, surtout, j’ai l’impression que ma voix est entendue », ajoute-t-il.
Comme Hamza et Hiba, plus de 120 jeunes Jordaniens, dont 50 % de femmes, ont bénéficié du programme annuel JAPC. En plus de soutenir le système des partis politiques de la Jordanie, le projet EU-JDID cible également les institutions nationales, telles que la Chambre des représentants et la Commission électorale indépendante, ainsi que d’autres acteurs clés, tout en favorisant le développement d’organisations de la société civile actives dans la promotion de la participation politique, le plaidoyer, l’observation électorale et le contrôle parlementaire, en mettant l’accent sur les femmes et les jeunes.
La politique européenne de voisinage (PEV), financée par le biais de l’instrument européen de voisinage (IEV), vise à soutenir les processus de réforme politique, économique et sociale dans les pays voisins de l’Union européenne suivants : Algérie, Arménie, Azerbaïdjan, Biélorussie, Égypte, Géorgie, Israël, Jordanie, Liban, Libye, Moldavie, Maroc, Autorité palestinienne, Syrie, Tunisie et Ukraine. La PEV vise à renforcer la prospérité, la stabilité, la sécurité, l’économie de marché et la croissance durable grâce à un dialogue continu avec chaque pays partenaire.
Le projet financé par l’UE intitulé « Soutien de l’UE aux institutions démocratiques et au développement en Jordanie » (EU-JDID) vise à soutenir le processus de réforme de la Jordanie pour consolider la démocratie et promouvoir le caractère inclusif des processus politiques et décisionnels nationaux. Le projet entend également renforcer l’inclusion des femmes et des jeunes et favoriser une culture politique plus forte, démocratique et tolérante.
Il comprend quatre volets liés les uns aux autres : Appui parlementaire, Assistance électorale, Soutien au système des partis politiques et Soutien aux organisations de la société civile. Le projet est doté d’un budget de 17,6 millions d’euros, dont 15 millions sont financés par l’UE dans le cadre de l’instrument européen de voisinage (IEV).