Erasmus+ : Un maillon important dans la modernisation des parcours de formation universitaire en Tunisie 

Février 10, 2017
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Apprendre de nouvelles choses, découvrir une nouvelle culture et faire des rencontres enrichissantes… C’est ce que plusieurs jeunes tunisiens ont eu la chance de vivre en passant un semestre ou une année dans une université européenne dans le cadre du programme d’échange Erasmus+. Ils ont fait de cet échange une expérience originale et marquante. Aujourd’hui, ils sont retournés dans leur pays où ils mettent en pratique ce qu’ils ont appris durant leur expérience européenne.  Un  journaliste du programme EU Neighbours South a rencontré trois jeunes qui ont pu partir à l’étranger grâce à ce programme et nous raconte leurs expériences.

Ils ont vécu l’aventure Erasmus+

Tunis – Doctorant en physique, Mohamed EL-Arbi Bassalah, chercheur à la faculté des Sciences d’El-Manar a vécu l’expérience Erasmus+. Il a effectué un stage de 12 mois à Majorque en Espagne. « J’ai su m’adapter à un nouvel environnement, faire d’un endroit inconnu mon lieu de vie où je me suis senti bien. L’Espagne était une découverte pour moi. Sur le plan académique,  j’ai été stimulé par un enseignement de haut niveau » nous dit-il. Mohamed a appris ainsi à concevoir des codes de simulation sur ordinateur pour bien appuyer ses résultats expérimentaux en Tunisie. Ces « petites choses », souvent sous-estimées, nous explique-t-il, font souvent la différence et vous autorisent à assumer, aisément, des postes de responsabilité.

« Erasmus+, ajoute-il, a été un vrai tournant dans ma vie!  Ce stage dans un laboratoire de recherche m’a permis de rencontrer des étudiants de tous les horizons, de faire des connaissances intéressantes parmi les chercheurs, de me perfectionner dans l’utilisation de la simulation numérique. »  Le physicien poursuit en expliquant que le stage l’a aussi aidé à améliorer son niveau d’anglais et à apprendre plein de nouveautés dans son axe de recherche. Ce fut, pour lui, une expérience inoubliable, autant sur le plan professionnel que sur le plan personnel.

De son côté, Abdelmonoem Kouka a ciblé l’Allemagne pour son master d’innovation en informatique  suite à un entretien très poussé et au terme duquel, seuls 30 étudiants ont été retenus parmi les 1000 postulants. « Je suis arrivé à l’institut Fraunhofer, sans préjugés, mais avec peu de connaissances sur la culture et l’histoire du pays. Bien que courte, cette  expérience Erasmus Mundus (prédécesseur d’Erasmus+) d’un mois et demi (juillet-août 2013), m’a beaucoup apporté, m’a ouvert l’esprit et a forgé ma personnalité, sans compter la plus-value indéniable que m’a apporté la formation » nous dit-il. « L’enseignement est dispensé intégralement en langue allemande. Ce qui requiert une capacité d’écoute et de rédaction différente que celle du français et donc un travail plus appuyé. Ce stage d’étude en « business model » économique m’a conforté dans mon idée de spécialisation en master. Le modèle d’entreprise aide à connaître les principes de fonctionnement ainsi que les règles d’organisation d’une entreprise. Son utilité est double. Il permet d’identifier les intentions et les objectifs d’une entreprise et de définir sa stratégie et les mesures mises en place pour parvenir à atteindre ses buts. Il sert également, à positionner une entreprise dans le cadre de la situation concurrentielle actuelle et future » explique Abdelmonem qui poursuit qu’aussitôt de retour en Tunisie, il a lancé son entreprise « TAC-TIC » spécialisée en informatique et en télécommunication à la technopole El Ghazala à Tunis.  Ce passage en Allemagne lui a permis, reconnaît-il, d’améliorer ses connaissances et d’étendre son activité  aux continents africain et européen où il est sollicité pour des formations notamment, en Côte d’Ivoire, en France et en Allemagne.  L’année Erasmus+ c’est également des moments pour partager sa passion avec d’autres étudiants à la faveur de nombreuses sorties et randonnées. Abdelmonoem ne cache pas son enthousiasme. « Si j’ai un conseil à donner à des jeunes qui hésitent à partir, je leur dirai de foncer. Il faut partir ! Erasmus+ vous ouvre beaucoup d’horizons, pas seulement sur le plan professionnel, mais aussi,  pour se découvrir, grandir et s’ouvrir l’esprit dans un nouveau contexte.» 

Erasmus+ en Hongrie: Le semestre de Wissal

Wissal Ben Abbes, étudiante en 2ème année de master en linguistique, nous parle de son Erasmus+ à Szeged en Hongrie: une aventure qui l’a profondément marquée et qu’elle n’est pas prête d’oublier. « Mon expérience universitaire à la Faculté des lettres de Manouba m’a stimulée pour aller à la rencontre d’autres cultures. Le choix de la destination Erasmus+ n’a pas été facile, que ce soit pour le pays où la ville. Tout le monde me conseillait d’aller dans un pays anglophone,  mais,  finalement, j’ai pris la décision de faire mon Erasmus en Hongrie. » Elle nous confie que son stage de formation à l’université de Szeged l’a mise au contact d’une culture hongroise bien différente de la sienne et qu’au fil des jours, elle a appris à apprécier. « Malgré la barrière de la langue, et même si les Hongrois parlent bien l’anglais, j’ai rencontré des personnes avec qui j’ai fini par me lier d’amitié. J’ai pu, également, pratiquer des sports divers et prendre part à des randonnées organisées. Szeged est une ville où l’on ne s’ennuie jamais car il y a toujours des activités à faire, des endroits à visiter ou des nouveautés à découvrir. Tout au long de l’année, il y a possibilité d’assister à des concerts, opéras, ballets et  pièces de théâtre… Ce séjour de six  mois a incontestablement changé ma vision des études et de mon projet professionnel. Il m’a aussi, permis de mûrir, d’améliorer mes connaissances linguistiques, d’avancer dans ma recherche et d’acquérir plus d’ouverture d’esprit et de curiosité » nous dit-elle.

A travers ce genre d’expériences individuelles, le programme Erasmus+ a pour objectif de développer et de moderniser le système de l’enseignement supérieur en Tunisie. Le programme permet l’octroi de bourses d’études en faveur des étudiants et du personnel des universités dans le cadre de projets de partenariat entre les institutions universitaires tunisiennes et européennes.  « L’accès à ce programme, explique Dr Mohamed Salah  Harzallah coordinateur du Bureau National Erasmus+ Tunisie, obéit au principe de concurrence entre les universités partenaires qui présentent leurs projets après la publication d’un appel à propositions annuel.  Nous sommes plus que persuadés qu’Erasmus+ a un rôle essentiel à jouer dans le développement de la Tunisie, en permettant à des milliers de jeunes tunisiens d’aspirer à un avenir meilleur. Le meilleur rempart face au chômage étant la formation,  une expérience hors du pays ainsi que la maîtrise d’une langue étrangères seraient des atouts à ne pas négliger.»

Les étudiants reçoivent des bourses d’étude Erasmus+ pour une durée de 3 à 12 mois. Le personnel académique un soutien pour des mobilités de 5 jours à deux mois.

En 2015 et 2016, 9 386 bourses ont été allouées à des étudiants et enseignants des pays du sud de la Méditerranée venus étudier, se former ou enseigner en Europe. 1 035 Tunisiens en faisaient partie. Le programme a aussi financé la mobilité de 1325 européens faisant le chemin inverse. L’Union européenne espère financer la mobilité d’au moins 3000 tunisiens pour la période 2015-2020.

Photos de Rached Berrazagua

Pour en savoir plus

Erasmus+

Guide du programme

 

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