La science, c’est pour les intellos ! Plus maintenant

Décembre 20, 2018
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L’Union européenne s’est associée à l’organisation Al-Nayzak pour l’éducation de soutien et l’innovation scientifique afin d’introduire des approches novatrices, interactives et participatives de l’enseignement des sciences dans les écoles palestiniennes. Les résultats sont stupéfiants.

La science est au cœur de notre vie quotidienne. Nous vivons la science du moment où nous nous réveillons jusqu’à celui où nous nous endormons. Pourtant, la plupart des enfants ont du mal à comprendre la science.

Mohammad Mtour, 15 ans, originaire du quartier Shu’fat au nord de Jérusalem-Est, dans les Territoires palestiniens occupés, ne fait pas exception. « Avant, je détestais la science parce que c’était difficile à comprendre. Le cours de science était ennuyeux. Je mémorisais simplement ce que les enseignants écrivaient au tableau sans rien comprendre », dit-il. Les sentiments de Mohammad sont partagés par la plupart de ses camarades de classe.
« L’une des raisons pour lesquelles les enfants ont du mal à comprendre la science est qu’elle n’est pas enseignée dans le cadre de leur vie », explique Sarah Kuhail, directrice générale de l’organisation Al-Nayzak pour l’éducation de soutien et l’innovation scientifique, dont la mission est de promouvoir une culture scientifique et technologique en Palestine.
« Pour qu’il soit plus facile pour les enfants de comprendre la science et d’être motivés à l’apprendre, elle doit être liée à leur vie quotidienne.  Et pour ce faire, il faut utiliser des méthodes novatrices, divertissantes, participatives et interactives », explique-t-elle.
« Nous devons établir des méthodes éducatives interactives qui transforment les enfants de simples bénéficiaires du savoir en partenaires dans l’acquisition du savoir, en utilisant des méthodes qui rendent la science pratique et pertinente dans leur vie quotidienne », ajoute-t-elle.

Ce faisant, Al-Nayzak s’est associée à l’Union européenne dans le cadre du programme « Jerusalem Garden of Creativity », qui vise à diffuser la culture de la science, de la technologie et de l’innovation à Jérusalem. L’aide apportée par l’UE à Al-Nayzak s’inscrit dans le cadre de son programme pour Jérusalem-Est, un investissement multisectoriel qui s’élève à plus de 12 millions d’euros par an.  Le programme couvre un large éventail de domaines, notamment l’éducation et la santé, l’inclusion sociale et le développement du secteur privé, ainsi que l’autonomisation des communautés et les droits de l’homme.  Grâce à ce programme, l’UE travaille régulièrement avec des organisations palestiniennes partenaires en vue de soutenir le développement d’une société civile dynamique et diverse à Jérusalem-Est.  De même, le programme vise à préserver le caractère palestinien de la ville.
Mohammad Mtour a participé à l’un des programmes du JIP « Incubateur d’étudiants talentueux ».  Il explique que la façon dont Al-Nayzak a présenté la science dans son école lui a fait comprendre comment elle est liée à lui.

« Maintenant, la science est devenue un sujet intéressant.  Avec Al-Nayzak, je n’aime pas que mon cours de sciences se termine.  Il est toujours intéressant et divertissant.  Ils le présentent au moyen d’activités pratiques, de sorte que je n’oublie pas ce que j’apprends avec eux », dit-il.   « Je comprends maintenant mieux le concept de la recherche scientifique, dont je n’avais jamais entendu parler.  J’aborderai ma vie entière en utilisant ce principe » affirme-t-il.
« J’ai également acquis la confiance nécessaire pour parler en public », ajoute-t-il.
Mohammad est l’un des 210 élèves, âgés de 8 à 14 ans, qui participent à ce programme.

 

Le « Festival de la science dans la rue » est un autre programme qui a été mis en œuvre à Jérusalem, en particulier dans les quartiers marginalisés.  L’idée du festival est née du fait que la science fait partie de la vie quotidienne et existe partout où nous marchons ou nous nous trouvons.  Ainsi, des concepts scientifiques ont été présentés aux élèves dans leur quartier de Jérusalem, dans un contexte amusant et interactif.
Le « Festival de la science dans la rue » a entrepris des activités dans divers domaines tels que la pensée créative, la technologie, la pharmacologie, la physique, la chimie et la biologie.  Le festival a présenté des concepts scientifiques interactifs qui ont tenté de répondre à des questions que se posent les enfants, telles que « pourquoi les avions ne tombent pas du ciel ».  Il a utilisé le théâtre pour tenter de présenter des concepts scientifiques, tels que l’électricité et l’énergie, dans un format récréatif et interactif.  De plus, le festival a initié les enfants aux concepts de la génétique et à la pertinence de la biologie en criminologie.
Le « Festival de la science dans la rue » a tenu 16 réunions dans 16 communautés marginalisées de Jérusalem.  Ses activités s’adressaient aux enfants de 8 à 16 ans. Cela a été un vrai plaisir.
« J’ai senti, d’après la publicité pour le “Festival de la science dans la rue”, qu’il y avait une chance que mes enfants profitent de leur temps libre tout en apprenant sur la science.  Il y avait beaucoup d’expériences amusantes sur la science.  Par exemple, ils ont appris des choses sur l’électricité grâce à la pièce de théâtre “Où est le courant ?” et ont découvert la gravité et l’accélération grâce à un jeu interactif.  Cela valait chaque instant de leur temps », déclare un parent qui a amené ses deux filles, âgées de 8 et 12 ans, à la première rencontre du festival dans le quartier de Silwan, juste au sud de la vieille ville de Jérusalem.
« Quand les enfants expérimentent des choses, font des choses de leurs propres mains et posent des questions tout en le faisant, les choses deviennent plus pertinentes, plus faciles à comprendre et plus agréables pour eux », commente fièrement Mme Kuhail.
 

 

   Une autre activité financée par l’UE et mise en œuvre par Al-Nayzak à Jérusalem-Est au cours de l’été est le « Summer Techno Camp », qui a permis à plus de 400 enfants de passer une partie de leurs vacances d’été à apprendre la science.
Nasry Halawani, 5 ans, actuellement élève de maternelle à l’école Hidaya à Al-Tour à l’est de la vieille ville de Jérusalem, était l’un des participants aux camps d’été.
« J’ai appris l’astrologie, les sciences spatiales et la robotique.  Nous avons construit un robot qui bougeait et pouvait s’arrêter lorsqu’un objet se mettait en travers de son chemin », explique Nasry.
Le père de Nasry, Haitham, qui travaille comme chercheur social le matin et chauffeur de taxi le soir, a rapidement vu des résultats : « J’ai vu que Nasry s’intéressait à la science.  Je ne m’attendais pas à ce que mon fils acquière des connaissances au camp.  Tout ce que j’espérais, c’est qu’il s’intéresse à la science, et c’est ce qui s’est passé.  Il fait ses premiers pas dans cette direction », fait remarquer Haitham.
Au niveau du caractère, Nasry est devenu plus sociable.  « Il s’est fait des amis et m’a présenté à eux quand je l’ai récupéré après le camp », ajoute Haitham.
« Nous essayons de créer un environnement éducatif qui stimule la recherche et la découverte, améliore les compétences des étudiants de Jérusalem et leur permet d’utiliser leurs connaissances acquises pour créer de meilleures conditions de vie à l’avenir », déclare Mme Kuhail.  L’UE a investi 942 000 euros dans ce projet.
 Au sujet de ce programme, Ralf Tarraf, représentant de l’UE à Jérusalem, a déclaré : « Le soutien de l’UE au Parc de l’innovation de Jérusalem ainsi que l’approche novatrice d’Al-Nayzak en matière d’éducation sont importants et stratégiques.  Nous le faisons parce que nous croyons que l’éducation est essentielle pour doter les gens des compétences nécessaires pour trouver un travail épanouissant et devenir des citoyens indépendants et engagés ». 
« Al Nayzak offre une éducation innovante et de pointe aux écoliers palestiniens.  Le projet stimule l’innovation, la croissance économique et le développement des étudiants.  Cela bénéficie à l’avenir et aux générations futures. Le droit à l’éducation est vital pour garantir une vie où la paix, la sécurité et la dignité existent et prospèrent. »
 Alors que le monde se dirige vers une direction inconnue, les méthodes d’enseignement traditionnelles deviennent obsolètes.  Le livre, le cahier et le crayon ne sont plus des outils auxquels les enfants se rattachent.  Ils sont tout le temps sur leurs tablettes et leurs smartphones.  Ainsi, de nouvelles méthodes qui transforment les étudiants en partenaires du savoir, et pas seulement en bénéficiaires du savoir, sont utilisées.
C’est exactement ce que fait Al-Nayzak avec le soutien de l’UE.

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