« La COVID-19 va remodeler notre monde. Nous ne savons pas encore quand la crise prendra fin. Il ne fait toutefois aucun doute que, lorsqu’elle s’achèvera, notre monde sera très différent. L’ampleur du changement dépendra des choix que nous faisons aujourd’hui. […]Ce n’est qu’en conjuguant nos efforts et en coopérant par-delà les frontières que nous pourrons vaincre le virus et en limiter les conséquences – et l’UE a un rôle central à jouer. » Joseph Borrell, Haut représentant / Vice-président de la Commission européenne
Le 7 avril marque, depuis 1950, la Journée Mondiale de la Santé. L’occasion de promouvoir ce secteur vital et de faire le point sur les politiques de santé à travers le monde. Cette année, plus que jamais, la santé est au cœur de toutes les préoccupations. En proie à la pandémie du Covid-19 et face à cette crise sanitaire sans précédent, les gouvernements ont redoublé d’efforts pour lutter contre ce fléau. L’Union européenne s’est également mobilisée sur tous les fronts et a réorienté son appui financier et technique à ses partenaires du voisinage Sud.
Le mercredi 8 avril, la Commission européenne et le haut représentant ont présenté aujourd’hui les plans d’une réaction énergique et ciblée de l’UE destinée à soutenir les efforts déployés par les pays partenaires pour faire face à la pandémie de COVID-19. La présidente de la Commission européenne, Mme Ursula von der Leyen, a fait la déclaration suivante: « Le virus ne connaît pas de frontières. Ce défi planétaire rend nécessaire une coopération internationale forte. L’Union européenne œuvre sans relâche pour lutter contre la pandémie. Nous savons tous que ce n’est qu’ensemble que nous pouvons enrayer la propagation du coronavirus dans le monde. À cette fin, l’UE convoquera prochainement une conférence des donateurs virtuelle pour aider à lever les fonds nécessaires et soutenir l’action de l’Organisation mondiale de la santé en faveur des pays les plus vulnérables. »
En Tunisie, l’UE a autorisé le décaissement immédiat d’un appui budgétaire sous forme de dons, à hauteur de 250 millions d’euros et ce, pour lutter contre le coronavirus et ses conséquences socio-économiques. Dans le même contexte, la partie européenne renforcera le programme « Santé/ Essaha Aziza » en cours, en triplant les fonds qui lui sont alloués, lesquels passeront de 20 millions d’euros sur 13 Gouvernorats à 60 millions d’euros pour tous les Gouvernorats.
Au Maroc, l’Union européenne est un partenaire de longue date du secteur de la santé. Cette coopération, mise en œuvre conjointement avec le ministère de la santé, vise l’amélioration de l’offre de soins aux citoyens , l’élargissement du droit à l’accès aux soins primaires à plusieurs catégories, y compris les plus démunis et les indépendants ainsi que la réforme de la protection sociale et la gouvernance hospitalière ainsi que l’amélioration de l’accès aux soins de qualité par les usagers et le développement des partenariats public-privé. Fin mars, l’UE a réaffirmé son appui au soutien au budget marocain en réaffectant 150 millions d’euros, spécifiquement dédiés aux besoins du Fonds Spécial pour la Gestion de la Pandémie COVID-19. De même, la Commission utilisera toute la flexibilité possible pour réorienter 300 millions d’euros des fonds alloués au Maroc, vers la réponse à la pandémie en accélérant leur mobilisation pour répondre aux besoins budgétaires exceptionnels du pays.
Pour aider l’Égypte à faire face à l’urgence sanitaire causée par la pandémie, la Commission a procédé au décaissement des fonds restants au titre du programme de soutien au secteur de la santé pour un montant de plus de 89 millions d’euros. Pour contribuer à atténuer les répercussions socioéconomique de la crise, l’UE utilisera jusqu’à 200 millions d’euros au titre des programmes de coopération bilatérale pour 2019 et 2020.
L’UE a également décidé un ensemble de mesures d’assistance pour les Palestiniens pour un montant à environ 60 millions d’euros et couvrant les domaines suivants. Pour soutenir le secteur sanitaire, l’UE prévoit de réaffecter 9,5 millions d’euros aux six hôpitaux de Jérusalem-Est pour aider à couvrir les coûts liés au coronavirus. Pour relever les défis économiques, l’UE avancera le versement à l’Autorité palestinienne d’un soutien financier direct de 40 millions d’euros afin de répondre aux besoins immédiats. L’UE prévoit également d’accroître son soutien aux PME en anticipant et en augmentant de 5,5 millions euros sa contribution au Fonds euro-palestinien de garantie du crédit (EPCGF). Pour faire face aux conséquences sociales de la crise, l’UE prévoit de réorienter 5 millions d’euros pour venir en aide aux personnes les plus vulnérables par l’intermédiaire du programme PEGASE de transfert monétaire. En outre, pour aider les réfugiés palestiniens en Cisjordanie et à Gaza qui ont un accès limité aux infrastructures de santé et d’hygiène, l’UE a veillé au paiement anticipé de sa contribution de 82 millions d’euros au budget-programme de l’UNRWA en 2020.
Au Liban, dans le cadre des projets de l’UE actuels, des subventions d’une valeur de 86 millions d’euros sont en cours de réorientation afin d’assurer une continuité des soins de santé essentiels face à la crise du coronavirus. Par exemple, l’UE a financé l’achat d’équipements de protection, y compris des masques, des gants, des blouses, des lunettes, des visières de protection et des articles d’hygiène pour 60 centres de soins de santé primaires. Une assistance supplémentaire est en préparation, en particulier pour les réfugiés palestiniens. L’UE renforcera son soutien aux PME et consacrera 25 millions d’euros à l’extension de la facilité de financement du commerce extérieur de la BERD en faveur du Liban, avec l’intention spécifique de financer des importations de biens essentiels tels que médicaments et équipements médicaux. L’UE a également considérablement renforcé son soutien aux revenus, avec une dotation supplémentaire de 100 millions d’euros en faveur de l’aide sociale fournie par le fonds fiduciaire de l’UE pour la Syrie.
En Syrie, la situation est compliquée en raison de la fragmentation du pays. L’UE est en train de réorienter les programmes sanitaires en cours, d’une valeur de 4,9 millions d’euros, et accélérera la passation de contrats pour un montant supplémentaire de 1,7 million d’euros. Une partie de l’engagement de 36 millions d’euros pour l’année 2020 sera également réorientée de façon à ce que les efforts consentis par l’UE soient aussi ciblés et pertinents que possible dans la réaction du coronavirus. Des fonds seront utilisés pour donner la priorité aux acteurs non étatiques du secteur de la santé, étant donné que l’UE ne travaille pas avec ou par l’intermédiaire d’entités liées au régime.
Les initiatives en Libye pour appuyer le secteur sanitaire ont également été renforcées au cours des dernières années, notamment grâce aux programmes du Fonds fiduciaire d’urgence de l’UE pour l’Afrique (EUTF Africa), en assurant notamment une assistance médicale d’urgence, la distribution de kits d’hygiène et la sensibilisation des populations les plus vulnérables aux comportements positifs en matière d’hygiène. En outre, le Fonds fiduciaire d’urgence pour l’Afrique continue à soutenir l’accès aux services de santé de base, à améliorer l’accès à l’eau potable et à réhabiliter les infrastructures de santé dans l’intérêt à la fois des migrants et des communautés d’accueil, en particulier grâce aux 41 projets sanitaires déjà réalisés dans tout le pays. Par ailleurs, l’UE contribue à l’élaboration d’un plan visant à soutenir la reprise économique après la crise, et elle va former des journalistes à la lutte contre la désinformation concernant le coronavirus et à la mise en place d’une plateforme de vérification de faits en ligne. Des formations spécifiques pour les sages-femmes et les infirmières seront également dispensées dans les hôpitaux. Le futur programme sanitaire contribuera à l’amélioration du secteur et, plus particulièrement, de son système d’information en réaction aux épidémies.
En Jordanie, l’UE, le ministère de la Santé et le Bureau des Nations Unies pour les services d’appui aux projets (UNOPS) ont lancé, en 2019, un projet visant à améliorer le secteur de la santé. La contribution de 10 millions d’euros du Fonds fiduciaire régional de l’UE en réponse à la crise syrienne (EUTF Syria) est notamment destinée à soutenir l’extension et la dotation des services des urgences dans trois hôpitaux, Jamil Tutunji à Amman, Ramtha Hospital à Irbid et Ruweished Hospital à Mafraq, en plus de l’octroi d’ambulances entièrement équipées afin de répondre aux besoins sanitaires croissants des communautés d’accueil et des réfugiés syriens en Jordanie. Par ailleurs, l’actuel portefeuille de projets liés à la santé, d’un montant de 77,6 millions d’euros, est réorienté dans la mesure du possible afin d’assurer une continuité des soins de santé essentiels et de donner la priorité à l’acquisition d’équipements de protection et de fournitures pour lutter contre le coronavirus. L’UE poursuivra ses efforts pour faire face aux répercussions sociales plus larges de la crise en soutenant les revenus et la protection sociale des plus vulnérables grâce à un montant de 83 millions d’EUR, ce qui porte à 224 millions d’EUR le montant total des programmes en cours et prévus en faveur de l’économie et de la protection sociale dans le cadre de la réaction du coronavirus.
En outre, et dans un environnement où la peur de la pandémie de coronavirus est croissante, l’Union européenne a annoncé le 31 mars 2020 qu’elle continuerait à soutenir les réfugiés syriens et les communautés vulnérables en Irak, en Jordanie et au Liban, notamment en ce qui concerne l’accès à santé et à l’éducation, grâce à 240 millions d’euros supplémentaires. Ce montant porte l’aide totale fournie par le fonds fiduciaire régional de l’UE en réponse à la crise syrienne à plus de 2 milliards d’euros depuis sa création en décembre 2014.
Pour en savoir plus
Q&R: La réaction de l’UE au niveau mondial face à la pandémie de coronavirus