Quand le travail donne un sens à la vie – la réussite de Hana, bénévole d’un projet de gestion des déchets solides

Mai 5, 2022
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Rebondir après des événements traumatisants peut sembler impossible pour certains. C’était le cas de Hana*, une réfugiée syrienne de 50 ans arrivée il y a 11 ans dans le camp de réfugiés d’Azraq, dans le nord de la Jordanie. Pourtant, depuis qu’elle a rejoint le projet de gestion des déchets solides financé par le Fonds fiduciaire régional de l’UE en réponse à la crise syrienne, Hana a retrouvé l’espoir et la passion pour la vie.

« Avant d’arriver à Azraq, j’étais très active et je trouvais toujours quelque chose à faire. Mais, lorsque je me suis retrouvée dans un nouvel endroit et un nouvel environnement, les changements soudains m’ont rendue plus introvertie », se souvient Hana. « J’ai fini par ne plus bouger de ma caravane. J’y passais tout mon temps. » Voyant son désespoir, son mari l’a encouragée à avoir une vie sociale et à chercher des activités qui lui permettraient de s’épanouir et d’occuper son temps. De semaine en semaine, Hana a recommencé à s’ouvrir, à rencontrer voisins et amis et à chercher de nouvelles opportunités. « J’ai décidé d’être la femme que j’étais avant. Une femme productive, ambitieuse et exerçant une influence positive sur la société. » Une idée lui est venue après avoir reçu la visite des bénévoles de World Vision qui faisaient du porte-à-porte dans le cadre du volet mis en place pour changer les comportements. « Ils m’ont expliqué comment faire pour éliminer les déchets en toute sécurité et préserver la santé des résidents du camp. Ils étaient extrêmement polis et ont pris le temps de répondre à toutes mes questions. Et j’en avais beaucoup ! », se souvient-elle en riant.

La gestion des déchets solides : une nécessité quotidienne

Désireuse d’en savoir plus, Hana a commencé à faire des recherches sur le projet de gestion des déchets solides mis en œuvre par World Vision en partenariat avec l’Agence allemande de coopération internationale (GIZ) et financé par l’Union européenne, par le biais du Fonds fiduciaire régional de l’UE en réponse à la crise syrienne, et le ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ). Elle s’est inscrite aux cours pour devenir bénévole et faire du porte-à-porte, afin de sensibiliser les gens à la gestion des déchets en leur expliquant comment séparer les déchets organiques des déchets solides et comment les déchets sont produits. « Lors de mes visites, je montre aux gens les deux barils qu’ils doivent utiliser : le vert pour les déchets organiques et le bleu pour les déchets solides. Je leur explique aussi que les déchets qui ne sont pas éliminés correctement entraînent des risques graves pour la santé. »

Les déchets mal gérés peuvent mettre en danger la santé de toutes les personnes vivant dans le camp et nuire à leur bien-être. Les initiatives telles que le projet de gestion des déchets solides visent à prévenir cette situation.

Pour Hana, la décision de rejoindre le projet s’est imposée comme une évidence. « Dès que j’ai eu plus d’informations sur ce projet, j’ai su que c’était ce que je voulais depuis le début. J’ai alors commencé à me sentir à nouveau moi-même. »

Agir pour un avenir meilleur

Hana pense qu’en informant les gens sur les éruptions cutanées, les maladies infectieuses et les affections respiratoires que peut provoquer une mauvaise gestion des déchets, elle peut contribuer à améliorer leurs habitudes en matière d’élimination des déchets. « Cela a donné un nouveau sens à ma vie. J’ai réalisé que j’avais l’occasion d’accomplir quelque chose. J’ai commencé à passer en revue mes actions passées en pensant à la façon dont je me débarrassais des déchets, puis j’ai promis de changer mon comportement. Ceux qui nettoient les rues sont nos concitoyens et nous devons les aider. Sans le savoir, nous pouvons mettre en danger leur santé quand nous jetons quelque chose de manière irresponsable. Je ne me juge pas pour la façon dont j’avais l’habitude d’éliminer les déchets à l’époque, car j’ignorais que je pouvais causer du tort. Aujourd’hui, j’ai commencé un nouveau chapitre en espérant rendre le travail des personnes qui manipulent les déchets plus facile et plus sûr. » Pour Hana, le projet de gestion des déchets solides est une bénédiction pour les résidents du camp d’Azraq, « qui peuvent désormais profiter d’un environnement propre, sans risquer de contracter des maladies ».

 

L’Union européenne et la Syrie

L’UE et ses États membres sont les principaux bailleurs d’aide internationale destinée aux populations affectées par le conflit syrien. Depuis le début de la crise en 2011, l’UE a débloqué plus de 25 milliards d’euros pour soutenir les Syriens les plus vulnérables, tant à l’intérieur du pays que dans l’ensemble de la région. L’UE a organisé cinq années de suite, de 2017 à 2021, des conférences visant à améliorer les perspectives de la Syrie et de la région. Ces conférences ont été les principaux événements de donation organisés dans le cadre de la crise syrienne. En 2021, la Commission européenne a mobilisé 141 millions d’euros d’aide humanitaire pour apporter un soutien vital à des millions de personnes à l’intérieur de la Syrie. Outre sa contribution initiale de 130 millions d’euros, la Commission a distribué pour plus de 10 millions d’euros d’aide aux victimes de graves pénuries d’eau et de la sécheresse dans le nord de la Syrie. Le financement aide aussi à soutenir la population durant l’hiver. Un million d’euros supplémentaire a été attribué à la gestion de la crise de la COVID-19.

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Développement durable