L’Union européenne insiste fortement sur l’importance des compétences, qui sont particulièrement pertinentes sur le marché du travail actuel. Grâce à un certain nombre d’initiatives, l’UE aide des jeunes originaires des pays du voisinage Sud à développer leurs compétences et à s’assurer un avenir prometteur. Dans cette série intitulée « Rétrospective », nous nous sommes entretenus avec des personnes qui ont bénéficié de ces projets. Aujourd’hui, elles font le point sur les effets positifs de ce soutien de l’UE sur leur vie.

 

 

« La superwoman libyenne », tel est le surnom que lui ont donné les médias régionaux. Ibtihal Alshami a fait parler d’elle lorsqu’elle a combiné ses connaissances scientifiques avec ses compétences en marketing nouvellement acquises pour créer KAAD, une entreprise de services d’électricité qui propose un matériau d’origine locale à un prix abordable pour résoudre les problèmes complexes de mise à la terre.

 

Quels étaient vos rêves lorsque vous vous êtes lancée dans cette aventure ?

Quand j’ai commencé à participer au projet EU4PSL de l’UE, j’avais seulement un matériau et une idée en tête. Je voulais utiliser KAAD pour aider mon pays à faire face aux destructions causées par la guerre et à surmonter les obstacles naturels. Mais je n’aurais jamais imaginé arriver là où nous en sommes aujourd’hui ! 

À l’époque, KAAD était une substance hautement conductrice que mon mari et moi avions mise au point pour réduire la résistance de terre afin d’améliorer la mise à la terre des bâtiments et contribuer à la construction durable. Je n’aurais jamais imaginé que notre projet allait devenir une entreprise de services d’électricité à part entière deux ans plus tard. 

Nous vendons maintenant notre matériau à des entreprises et nous avons des équipes d’ingénieurs qui travaillent sur les installations de systèmes de mise à la terre dans les hôpitaux, les hôtels et les universités. Nous avons également un groupe de recherche qui continue à améliorer notre matériau.

 

Quelles compétences avez-vous acquises grâce au projet EU4PSL financé par l’UE et dans quelle mesure vous ont-elles aidé à réaliser vos rêves ?

Je pensais naïvement qu’après avoir lancé mon entreprise, je pourrais trouver mes clients en ligne, par exemple sur Facebook. Mais la réalité m’a montré que ce n’était pas si simple !

Grâce au projet EU4PSL, j’ai appris à faire du marketing et à trouver des clients et des partenaires. J’ai compris que, dans mon domaine d’activité, il faut nouer des relations interentreprises. Avec l’appui de l’UE, j’ai appris à mettre en valeur mon produit et à présenter mon entreprise dans des salons. Ce n’est pas aussi facile qu’il n’y paraît ! Le simple fait d’avoir un stand dans un salon est important ; c’est ce qui m’a permis de gagner de nouveaux clients dans la partie occidentale de la Libye et d’y développer les activités de mon entreprise.

J’ai aussi appris des choses dans des domaines que je pensais détester, comme l’analyse financière et la comptabilité. Car, même si je peux désormais me permettre d’avoir un comptable ou un directeur financier, j’ai besoin de comprendre ce qui se passe dans mon entreprise. Je ne maîtriserai jamais ces domaines à la perfection, mais, au moins, je sais comment suivre mon plan d’affaires.

 

Quelle est la réalisation dont vous êtes le plus fière aujourd’hui ?

Deux ans ont passé et je suis très fière de pouvoir dire que je suis chef d’entreprise, en plus d’être mère de trois enfants, professeur agrégée et chercheuse.

Il m’a fallu du temps et beaucoup d’efforts pour parvenir à ce résultat. Quand j’ai eu l’idée de créer KAAD, mon petit garçon n’avait qu’un mois. Aujourd’hui, il a deux ans et je peux dire que je suis fière d’avoir parcouru tout ce chemin. J’ai hâte de voir ce que je vais réaliser durant les deux prochaines années.

Retour sur ce parcours : hhttps://south.euneighbours.eu/fr/ecard/ibtihal-alshami/

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