L’Union européenne insiste fortement sur l’importance des compétences, qui sont particulièrement pertinentes sur le marché du travail actuel. Grâce à un certain nombre d’initiatives, l’UE aide des jeunes originaires des pays du voisinage Sud à développer leurs compétences et à s’assurer un avenir prometteur. Dans cette série intitulée « Rétrospective », nous nous sommes entretenus avec des personnes qui ont bénéficié de ces projets. Aujourd’hui, elles font le point sur les effets positifs de ce soutien de l’UE sur leur vie.

 

Najla Almissalati défend avec ferveur les talents des femmes dans les domaines de la technologie et de l’ingénierie. Avec le soutien de l’UE et d’autres partenaires, elle a fondé SheCodes, une entreprise qui forme les femmes libyennes à la programmation informatique et au codage, leur permettant ainsi d’acquérir les compétences nécessaires pour accéder plus facilement au marché du travail. 

 

Quels étaient vos rêves lorsque vous vous êtes lancée dans cette aventure ?

Dans mon enfance, j’étais fascinée par la technologie et la compréhension du fonctionnement des choses. J’étais du genre à démonter les jouets juste pour voir ce qu’il y avait à l’intérieur. Mais quand j’ai commencé mes études en génie électrique à l’université, j’ai été confrontée à une dure réalité, celle d’un secteur dominé par les hommes, et je me suis retrouvée totalement à l’écart en raison de ma timidité. Il y avait des règles tacites qui dictaient aux femmes leur comportement, ce qui a réellement entravé ma capacité d’apprentissage. Je me souviens que cela me faisait douter de mes chances de réussir quelque chose. 

 

Au fur et à mesure de mon parcours et après avoir décroché un emploi dans une entreprise de recherche, j’ai compris qu’il suffit d’avoir le soutien adéquat pour prendre confiance en soi et exploiter pleinement son potentiel. Cette prise de conscience a été pour moi un déclic : je voulais offrir un tel environnement de soutien et d’encouragement à d’autres femmes en créant un espace où elles pourraient apprendre le codage et étudier les STIM (sciences, technologies, ingénierie et mathématiques) en toute sécurité.

 

Je rêvais d’un endroit où les femmes pourraient librement poser des questions et approfondir leurs connaissances des technologies au sein d’une communauté bienveillante, sans craindre d’être jugées. Mon objectif était d’autonomiser les jeunes filles libyennes dès leur plus jeune âge et de les convaincre qu’elles peuvent s’exprimer et exceller dans des domaines perçus comme étant « réservés aux hommes », tels que l’ingénierie et la technologie. 

 

Quelles compétences avez-vous acquises grâce au programme financé par l’UE « Soutien à l’intégration économique, à la diversification et au développement durable en Libye » et dans quelle mesure vous ont-elles aidé à réaliser vos rêves ?

Si je devais choisir une compétence qui a vraiment changé la donne, je dirais la prise de parole en public.

 

Au début de ma carrière, j’avais énormément de mal à m’exprimer en public, non seulement face à un auditoire, mais aussi dans des réunions. Rien que d’y penser, j’avais l’estomac noué et je finissais par chuchoter. Souvent, mes collègues masculins exprimaient même mes propres idées à haute voix et s’attiraient ainsi les louanges. 

 

J’étais déterminée à surmonter ma timidité. Avec l’aide de mentors, je me suis efforcée de sortir de ma zone de confort et, progressivement, je me suis sentie plus à l’aise avec les présentations, les entretiens et les discours. L’une des stratégies les plus efficaces a été de m’enregistrer plusieurs fois pour repérer mes difficultés. Bien que j’aie encore des progrès à faire, je peux dire que le fait d’améliorer ma prise de parole en public a transformé ma vie professionnelle (et personnelle) ! 

 

Quelle est la réalisation dont vous êtes le plus fière aujourd’hui ?

Je crois que ce dont je suis le plus fière, c’est d’avoir la volonté de poser des questions et de sortir constamment de ma zone de confort. J’ai réalisé au fil des années que si l’on croit avoir atteint un point où l’on n’a plus rien à apprendre, alors on stoppe tout simplement sa propre croissance. J’ai observé des personnes qui prétendent n’avoir aucune faiblesse et maîtriser tout ce qu’elles font, et le fait est qu’elles stagnent et cessent d’évoluer.

 

Je constate, au contraire, qu’en m’auto-évaluant sans me déprécier, je peux reconnaître mes points forts et repérer les domaines dans lesquels je dois m’améliorer. Cette connaissance me permet de toujours améliorer mes compétences et de prendre les mesures nécessaires pour être plus efficace dans tout ce que je fais.

 

Retour sur ce parcours : https://south.euneighbours.eu/fr/story/she-codes-lunion-europeenne-autonomise-les-femmes-libyennes-grace-la/ 

https://www.facebook.com/watch/?v=2247688025281691 

 

Site internet de She Codes : https://shecodes.ly/ 

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