L’Union européenne insiste fortement sur l’importance des compétences, qui sont particulièrement pertinentes sur le marché du travail actuel. Grâce à un certain nombre d’initiatives, l’UE aide des jeunes originaires des pays du voisinage Sud à développer leurs compétences et à s’assurer un avenir prometteur. Dans cette série intitulée « Rétrospective », nous nous sommes entretenus avec des personnes qui ont bénéficié de ces projets. Aujourd’hui, elles font le point sur les effets positifs de ce soutien de l’UE sur leur vie.

 

Passionnée par le développement durable, Hiba Attia Moussa plaide en faveur des moyens qui visent à repenser et à promouvoir la mobilité durable dans les villes. La jeune Égyptienne a mis à profit son expérience des programmes financés par l’UE pour développer son réseau en commençant par sa ville natale, Le Caire, où elle a cofondé l’initiative Tabdeel, axée sur les déplacements à vélo. Aujourd’hui, elle travaille à plus grande échelle dans une organisation internationale qui vise à promouvoir la mobilité durable aux niveaux politique et gouvernemental.

Quels étaient vos rêves lorsque vous vous êtes lancée dans cette aventure ?

Au départ, mon rêve était de trouver des personnes partageant les mêmes idées et ma passion afin de promouvoir la culture du vélo au Caire. Une fois notre « groupe » constitué, nous avons travaillé ensemble pour plaider en faveur de l’accessibilité du vélo et nous nous sommes engagés dans la conception et la recherche dans ce domaine. Au début, nous financions nous-mêmes nos actions, mais, au fil du temps, nous avons commencé à recevoir du soutien de la part de diverses organisations qui comprenaient notre mission.

Au fur et à mesure que nos projets prenaient de l’ampleur et que nous recevions de nombreuses demandes de collaboration, nous avons réalisé que nous devions adopter une approche structurée. C’est ainsi qu’est née Tabdeel, qui signifie à la fois « pédaler » et « changer ».

Notre rêve ultime était (et est toujours !) de faire du vélo un mode de transport viable. Nous imaginons un avenir où les gens perçoivent le vélo comme une partie intégrante du paysage urbain et où les gouvernements le prennent en considération dans leur planification de la mobilité et ne le considèrent pas seulement comme une activité récréative ou sportive. 

Nous voulons que le vélo devienne accessible à tous, quels que soient leur sexe, leur milieu social et leurs revenus. 

Quelles compétences avez-vous acquises grâce au projet MED GAIMS financé par l’UE et dans quelle mesure vous ont-elles aidé à réaliser vos rêves ?

Grâce au soutien de l’UE, j’ai élargi ma perspective sur le plaidoyer et j’ai pu mettre en œuvre la vision plus large de Tabdeel.

Par exemple, ma participation à l’atelier régional organisé à Tunis a changé la donne. J’ai pu nouer des contacts avec d’autres acteurs de la société civile de la région, qui m’ont aidée à élargir mon champ d’action et à approfondir ma compréhension des actions de plaidoyer. J’ai dépassé ma passion initiale pour le vélo dans une ville spécifique pour prendre conscience du pouvoir de l’action collective. Je comprends mieux l’interdépendance des questions environnementales dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord et je suis donc mieux préparée au travail de plaidoyer. Je sais comment saisir les occasions qui peuvent m’aider à avoir des effets plus importants et plus durables sur la société.

Ce qui est étonnant, c’est que ce projet de l’UE m’a permis de nouer des liens qui dureront toute ma vie. Aujourd’hui encore, je fais partie d’un groupe solide et solidaire avec d’autres porteurs de projets. Nous faisons constamment le point sur nos projets respectifs et nous nous entraidons.

Quelle est la réalisation dont vous êtes le plus fière aujourd’hui ?

Tabdeel a comblé une lacune majeure dans le domaine du plaidoyer au Caire, même si, au départ, nous ne l’avions pas envisagé comme un projet à long terme. 

Au-delà des actions individuelles, l’incidence que nous avons eue sur la perception que les gens ont du vélo est un aspect très gratifiant selon moi. De nombreuses personnes nous ont dit qu’avant de s’engager auprès de Tabdeel, elles ne considéraient pas le vélo comme un moyen de défendre leurs droits. Elles le voyaient peut-être comme quelque chose de positif pour l’environnement, mais sans comprendre réellement comment le vélo peut réorganiser nos villes et s’inscrire dans une action plus large en faveur de la justice sociale et de l’égalité.

Une autre chose dont je suis très fière est le fait que nos efforts ont mis en lumière la culture ancienne du vélo, souvent ignorée, dans des villes comme Assiout. En préservant et en promouvant cette culture existante, nous assurons sa survie et sa pertinence.

Retour sur ce parcours : https://south.euneighbours.eu/fr/story/toutes-velo-des-egyptiennes-pedalent-en-quete-de-liberte/ 

 

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