« Lorsqu’un problème survient, j’essaie d’y trouver une solution et de l’appliquer à des contextes concrets. C’est là tout l’intérêt de la recherche appliquée. » Wesam Sarhan a débuté son parcours dans les sciences avec la volonté de résoudre des problèmes.
Pendant son doctorat en nanotechnologie, elle s’est familiarisée avec les concepts de l’entrepreneuriat, ce qui a fait naître sa passion pour la recherche appliquée « en gardant un œil sur le marché ». « Ce domaine est différent de la science fondamentale, car j’essaie de trouver des applications pratiques aux outils scientifiques disponibles pour développer des solutions évolutives à des problèmes de la vie réelle. »
Son tout premier essai, NanoEbers, consistait en un pansement avancé fabriqué à partir de divers composants naturels tels que des nanofibres, du miel et des plantes médicinales provenant de la péninsule du Sinaï. « C’est un produit qui n’a jamais été fabriqué en Égypte. Il était importé mais à un coût très élevé et les importations ont complètement cessé pendant la crise de la COVID-19. »
En mettant au point une alternative locale avec certaines propriétés avancées, Wesam et son équipe ont réussi à obtenir un financement pour le prototype et ont remporté un certain nombre de prix. « Mais ce fut tout de même difficile, car le développement de tels produits nécessite toute une infrastructure que nous n’avons pas en Égypte. »
Loin de la décourager, cet obstacle n’a fait que renforcer son désir de trouver des solutions innovantes et plus facilement applicables. En 2019, Wesam s’est tournée vers les éponges hémostatiques, qu’elle a commencé à fabriquer à partir de matériaux naturels biodégradables que l’on pouvait trouver dans la région.
« Ces éponges sont conçues et optimisées pour arrêter instantanément les hémorragies graves et ont une utilité vitale dans les contextes dentaires et chirurgicaux. En les produisant en Égypte, nous parviendrons à être beaucoup plus efficaces et à toucher beaucoup plus de patients. »
Bien qu’elle n’ait jamais rencontré de problème en tant que femme dans le domaine scientifique, elle affirme que l’innovation reste un chemin délicat. « Il est difficile de se montrer innovant, surtout lorsque l’on combine deux domaines qui peuvent se révéler périlleux : la science et l’entrepreneuriat. Mais une fois que vous avez l’état d’esprit, il ne vous manque plus que la feuille de route ! »
THE NEXT SOCIETY est une communauté ouverte d’acteurs du changement, d’entrepreneurs, d’investisseurs, d’entreprises, d’ONG et de pôles d’innovation, de recherche et de développement économique publics et privés d’Europe et de 7 pays méditerranéens, à savoir l’Algérie, l’Égypte, la Jordanie, le Liban, le Maroc, la Palestine et la Tunisie.