Hier, j’ai organisé un dîner informel avec l’ancien Premier ministre israélien Olmert et l’ancien ministre palestinien des Affaires étrangères Al Qidwa afin de connaître leur plan de paix, ce qui est une lueur d’espoir en cette période sombre. D’anciens dirigeants de la Palestine et d’Israël, l’un ex-chef [du gouvernement] d’un pays, l’autre ex-ministre des Affaires étrangères, se sont assis à la même table pour discuter, pour mettre sur la table les plans de construction de la paix. C’est tellement rare et il faut utiliser toutes les occasions pour faire progresser la paix. Nous avons discuté de ce que nous pourrions faire d’autre pour créer un soutien public et un élan pour revenir sur la voie de la paix. Hier, nos invités nous ont rappelé à quel point les parties étaient proches d’un accord il y a de nombreuses années, en 2008, mais l’histoire a ensuite pris un autre tournant. La paix n’a pas été possible, et la guerre a continué.
Nous sommes maintenant arrivés à un moment où nous devons mobiliser toutes nos forces afin d’éviter les destructions et les circonstances tragiques que subissent les populations de Gaza et du Liban, avec des otages qui ne sont toujours pas libérés et la situation apocalyptique à Gaza, où 70 % des victimes sont des enfants et des femmes. Au Liban, 100 000 maisons ont été détruites. À Gaza, deux millions de personnes se sont déplacés d’un côté à l’autre de la bande. Les victimes à Gaza sont le plus fréquemment des enfants de 5 à 9 ans. C’est donc une guerre contre les enfants.
C’est pourquoi j’ai proposé au Conseil de suspendre [une partie de] l’accord d’association avec Israël. Plus précisément, la partie qui relève de la compétence exclusive du Conseil, sachant que la Commission n’a rien proposé après que l’Espagne et l’Irlande ont demandé une étude sur le respect par Israël des obligations découlant de l’accord d’association.
J’ai présenté le rapport de notre représentant spécial pour les droits de l’homme. La plupart des États membres ont estimé qu’il était préférable de continuer à entretenir des relations diplomatiques et politiques avec Israël. Donc, la décision n’a pas été prise en considération, comme je m’y attendais. Mais, au moins, j’ai mis sur la table toutes les informations produites par l’Organisation des Nations Unies et toutes les organisations internationales qui travaillent à Gaza, en Cisjordanie et au Liban, afin de juger de la manière dont la guerre est menée.
Nous avons également discuté de l’UNRWA et de la législation adoptée par la Knesset, que nous avons fermement condamnée, considérant que le rôle de l’UNRWA est irremplaçable, mais personne n’a dit comment il sera remplacé.
Nous avons discuté des sanctions proposées contre le Hamas et contre les colons violents, ceux qui attaquent les Palestiniens dans leurs maisons et sur leurs terres en Cisjordanie. La Cisjordanie est toujours au bord du gouffre, confrontée aux opérations [militaires] israéliennes et à la violence des colons. Il n’y a pas encore eu d’accord [entre les États membres], mais j’espère qu’il y en aura un. D’ailleurs, à la suite des décisions prises aujourd’hui par l’administration Biden, les États membres reconsidéreront les propositions que j’ai faites au sujet de certains colons extrémistes qui commettent des actions illégales en Cisjordanie.
En ce qui concerne le Liban, les États membres ont envisagé un cessez-le-feu et demandé qu’il soit mis en œuvre rapidement compte tenu du déplacement massif de près d’un million de personnes, de la destruction généralisée des infrastructures civiles et de l’augmentation du nombre de morts parmi les civils à un niveau intolérable.
En somme, il faut relancer les efforts concernant le Liban, la Cisjordanie, Gaza, les otages et le processus de paix. Une réunion de l’Alliance mondiale pour la mise en œuvre de la solution à deux États, que nous avons lancée à l’Assemblée générale des Nations Unies (AGNU), a eu lieu à Riyad et une réunion [de suivi] se tiendra le 28 novembre, le dernier jour de mon mandat, ici à Bruxelles. Le mot clé est la mise en œuvre, pas seulement la reconnaissance et l’expression de souhaits, mais la mise en œuvre. Il faut faire quelque chose pour que quelque chose se produise. Sinon, ce seront des mots qui ne nous mèneront nulle part, et nous devons aller quelque part.