Les centres d’excellence professionnelle (CEP) au Maroc illustrent bien les multiples avantages du partage des meilleures pratiques internationales et des services de conseil. En collaboration avec la Fondation européenne pour la formation (ETF), ils ont fait un pas en avant en s’alignant sur les normes européennes et en intégrant dans leurs programmes et activités la culture et les compétences entrepreneuriales. Ces avantages multiples seront analysés lors des événements organisés par l’ETF à l’occasion du troisième Forum sur l’excellence professionnelle qui se tiendra à Lyon, en France.
Les personnes diplômées en entrepreneuriat sont très employables et mobiles, aident à répondre aux demandes en constante évolution des entreprises et de l’industrie, et peuvent contribuer au développement socio-économique. Les établissements d’enseignement sont fortement soutenus et encadrés par le réseau de CEP de l’ETF, ce qui permet à la fondation de contribuer au débat international au sein de la communauté de l’apprentissage de l’entrepreneuriat.
Selon le professeur Najib Hamouti, directeur du département des relations internationales de l’ESITH (École Supérieure des Industries du Textile et de l’Habillement), un établissement d’enseignement professionnel supérieur au Maroc, le lien avec l’ETF a changé l’expérience de l’école en matière d’entrepreneuriat.
L’approche de l’ETF en matière d’entrepreneuriat est large et intégrée. Elle est à l’origine d’un partenariat spécifique avec sept CEP en Azerbaïdjan, en Géorgie, en Moldavie, au Maroc, en Macédoine du Nord et en Tunisie.
« Cela nous a ouvert les yeux sur les multiples facettes de l’entrepreneuriat », explique M. Hamouti. « Les compétences entrepreneuriales sont transversales. Chaque acteur de l’établissement devrait y être sensibilisé. Les échanges que nous avons eus avec d’autres centres lors de webinaires et d’ateliers nous ont permis de découvrir ce qui se fait dans d’autres pays et dans d’autres centres de pays en transition. Nous avons trouvé des similitudes et avons appris les uns des autres. Cette expérience a été verticale et horizontale. »
L’ESITH (École Supérieure des Industries du Textile et de l’Habillement) a été créée en 1996 à Casablanca. Il s’agissait à l’époque du premier partenariat public-privé dans le domaine de l’enseignement professionnel supérieur au Maroc, lancé pour répondre aux besoins du secteur textile. Depuis, le nombre d’étudiants est passé de 100 à 1 250. En 2003, de nouveaux programmes ont été lancés, notamment des licences et des masters professionnels dans d’autres domaines comme la logistique, la gestion industrielle et la distribution. Il existe 13 programmes au total.
L’ESITH travaille avec Erasmus+, notamment dans le cadre de son programme de renforcement des capacités en matière d’enseignement et de formation professionnels (EFP), en collaboration avec des partenaires au Maroc et en Europe. Le financement public représente environ un tiers du budget de l’ESITH, dont 40 % environ provient des frais d’inscription payés par les étudiants et 25 % des activités entrepreneuriales. L’impératif de générer des revenus dès le départ a aidé l’école à devenir entrepreneuriale. « Nous avons commencé à enseigner l’entrepreneuriat il y a une quinzaine d’années. Il y a trois ans, nous avons créé un centre d’entrepreneuriat pour aider les étudiants et futurs diplômés à comprendre le monde des affaires et à créer des entreprises. »
[Depuis que l’ESITH collabore avec l’ETF], « des progrès ont été réalisés », souligne M. Hamouti. « Par exemple, l’outil d’auto-évaluation a permis à l’établissement de comprendre ce qu’il fait bien et ce qui n’a pas fonctionné. Nous avons décelé les lacunes en analysant les résultats de l’auto-évaluation. »
Actuellement l’ESITH met en place un partenariat avec l’agence belge de développement (Enabel), qui soutient les étudiants subsahariens au Maroc. « C’est un changement majeur. C’est la première fois qu’un acteur externe nous confie un important projet d’entrepreneuriat. Nous commençons à voir les fruits de l’accompagnement », conclut M. Hamouti.