L’élection présidentielle en Algérie devrait avoir lieu le 12 décembre, mais une partie de l’opposition refuse de se rendre aux urnes, car les conditions d’apaisement préalables à la tenue d’élections libres et transparentes ne semblent pas être réunies. Malgré les protestations massives, qui ont lieu toutes les semaines, en dépit d’un climat de répression croissante, le pouvoir – et en particulier l’armée – semblerait décidé à maintenir la date de l’élection, coûte que coûte.
Aux avant-postes du mouvement populaire, connu sous le nom de « hirak », on trouve les jeunes Algériens. Ils manifestent pour une Algérie libre et démocratique, fondée sur la souveraineté populaire et la justice sociale. Longtemps décrits comme « apathiques » et désintéressés de la politique, les jeunes sont devenus les porte-parole de cette contestation inédite qui secoue le pays depuis le 22 février, date à laquelle Bouteflika a présenté sa candidature à l’élection présidentielle pour un cinquième mandat.
Le but de ce document est donc d’expliquer les raisons qui ont éloigné les jeunes de la scène politique et celles qui les ont poussés, de manière si spectaculaire, à se réapproprier l’espace public et à se réconcilier avec le pays.
Cependant, il sera aussi nécessaire d’analyser si le rôle de la jeunesse se limite à tirer la sonnette d’alarme suite aux décisions du pouvoir ou si, de même, elle est prête à devenir un leader politique, capable d’emmener l’Algérie vers une véritable démocratie.