La crise de la COVID-19 est survenue après de graves crises économique et politique qui ont touché le Liban à la fin de 2019. En contraste avec la situation sanitaire plutôt favorable (jusqu’à maintenant) avec un nombre relativement limité de contaminations et de décès, la crise de la COVID-19 devrait avoir un coût économique dévastateur – aussi bien directement qu’indirectement – étant donné l’environnement économique très fragile du pays.
Des prévisions préliminaires situent la baisse du PIB à -5% en 2019, soit avant la crise sanitaire. Les chiffres pour 2020 prévoient une baisse d’environ 10%, avec une inflation d’environ 25%, soit le pire effondrement économique depuis l’indépendance.
La crise de la COVID-19 ne fera qu’empirer cette détérioration. Le ministère des Affaires Sociales estime que les effets de la COVID-19, rajoutés à la crise économique, entraineront une baisse du PIB de 15%, une augmentation de la pauvreté de plus de 50% et une augmentation de plus de 50% du chômage.
La situation est tellement désastreuse qu’il est fort probable qu’elle mène à une explosion sociale, particulièrement dans les régions les plus pauvres, comme à Tripoli.
Le gouvernement a mis en place un modeste dispositif économique pour tenter de contrebalancer l’impact de ce choc sur la population.
Le Liban se retrouve plus que jamais avec un soutien international extrêmement limité, venant aussi bien des pays du Golfe que de l’Occident.
La conclusion de la publication propose une série de recommandations.
En résumé, la crise de la COVID-19 a rendu les dilemmes en matière de politique gouvernementale plus difficiles. Les ajustements et les réformes sont plus compliqués, mais les risques de ne pas réformer au vu des grands déséquilibres macroéconomiques seraient désastreux.
Il est à espérer que la crise incitera le gouvernement à prendre des mesures pas seulement pour protéger la santé des Libanais sur le court terme, mais aussi leur prospérité à long terme. Il faut aussi espérer que le succès relatif des mesures sanitaires ravivera la confiance de la société face aux actions collectives.