Après le déclenchement de la guerre civile en Syrie en 2011, environ 1,5 million et 1,3 million de réfugiés syriens ont respectivement cherché refuge au Liban et en Jordanie (Reuters, 2017; Ghazal, 2017). Dans la mesure où la Jordanie compte près de 10 millions d’habitants et le Liban, moins de 7 millions (World Bank, 2018), l’afflux soudain et inattendu de réfugiés a bouleversé les capacités d’absorption de ces deux pays bien au-delà de leurs limites, tout en exigeant une aide humanitaire considérable, tant à l’égard des réfugiés que des communautés d’accueil. Dans leurs efforts visant à gérer cette situation, les autorités des deux pays ont reçu le soutien de la communauté internationale et de la société civile. De manière croissante, le secteur privé est lui aussi intervenu (Berfond et al., 2019). Parmi les nombreuses institutions et individus qui s’efforcent d’améliorer cette situation, un nombre croissant d’acteurs non-conventionnels, les entrepreneurs sociaux, ont pu être observés.
Dans ce contexte, l’étude exploratoire visait principalement à examiner la manière dont les entrepreneurs sociaux en Jordanie et au Liban ont pu aider à atténuer la crise des réfugiés dans les deux pays.
Les principales conclusions sont que, en dépit des nombreux obstacles que les entrepreneurs sociaux surmontent pour atteindre leurs objectifs, l’évaluation de l’impact réel de leurs actions est rendue difficile au regard de l’absence de mécanisme permettant de mesurer l’impact social de leurs actions.
Le fait que la majorité des entreprises sociales examinées sont relativement jeunes et qu’elles se sont établies pour la plupart au cours des cinq dernières années représente une difficulté supplémentaire pour mesurer leur succès.